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Haïti : Kofi Annan juge "raisonnable" la décision du Conseil électoral

Haïti : Kofi Annan juge "raisonnable" la décision du Conseil électoral

Compte tenu de la situation sur le terrain, le Secrétaire général a jugé aujourd'hui « raisonnable » la décision prise dans la nuit par le Conseil électoral provisoire d'Haïti (CEP) de proclamer René Préval, qui était en tête des résultats partiels, vainqueur de l'élection présidentielle du 7 février dernier.

« La commission électorale indépendante a pris une décision. Elle l'a fait en répartissant les votes blancs parmi les candidats, au prorata des voix remportées lors du premier tour du scrutin. René Préval est apparu comme le vainqueur », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général, lors d'une rencontre avec la presse au siège l'ONU à New York.

« Je crois que compte tenu de la situation, c'était une façon raisonnable de résoudre le conflit et de sortir d'une impasse qui aurait pu conduire à des violences », a estimé Kofi Annan.

Interrogé par les journalistes sur le caractère « légal et démocratique » du procédé choisi par le CEP pour désigner le vainqueur de l'élection présidentielle, le Secrétaire général a répondu que la décision avait été prise après avis du ministre de la Justice.

« D'après ce que je comprends c'est conforme à la Constitution » haïtienne, a ajouté Kofi Annan.

Selon les informations parues dans la presse, avec 49,76% des voix, après dépouillement de 90% des bulletins, René Préval n'obtenait pas la majorité absolue requise au premier tour. La décision de modifier la comptabilisation des bulletins blancs a donné la majorité requise à René Préval dès le premier tour.

Dénonçant des fraudes, refusant un second tour, les partisans de René Préval, en tête au premier tour selon les résultats partiels, manifestaient depuis samedi dernier, dans les rues de Port-au-Prince, pour que leur candidat soit proclamé vainqueur du scrutin.

Face aux manifestations, célébrant la victoire du candidat Préval et réunissant aujourd'hui plus de 20.000 personnes dans les rues de Port-au-Prince, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a décidé de redéployer dans la capitale tous les casques bleus présents sur l'île (voir notre dépêche d'aujourd'hui).

Le Conseil de sécurité avait appelé hier, dans une déclaration à la presse, tous les Haïtiens à éviter la violence et à soumettre « pacifiquement » toute réclamation concernant l'élection présidentielle aux autorités électorales (voir notre dépêche du 15 février 2006).