L'actualité mondiale Un regard humain

La communauté internationale reste consciente de la détresse du peuple palestinien, affirme Kofi Annan

La communauté internationale reste consciente de la détresse du peuple palestinien, affirme Kofi Annan

media:entermedia_image:8a23a1f1-10ee-4638-8791-8970e2792186
Devant le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le Secrétaire général s'est déclaré « persuadé » qu'en dépit de la victoire du Hamas, la majorité des Palestiniens n'était pas favorable à la poursuite du terrorisme. Il a réitéré la préoccupation du Quatuor face à la poursuite de la colonisation israélienne et de la construction de la « barrière » de sécurité en territoire palestinien.

« Le résultat de l'élection marque un tournant dans l'histoire politique palestinienne », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général, lors d'une allocution prononcée à l'ouverture de la session de 2006 du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

image• Retransmission de la séance[47mins]

Kofi Annan a rappelé que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait souligné, au lendemain de la victoire du mouvement islamique Hamas aux élections législatives, que tout nouveau gouvernement devrait respecter « les accords israélo-palestiniens, à commencer par les Accords d'Oslo et les résolutions des sommets arabes jusqu'aux résolutions adoptées par la communauté internationale, en particulier la Feuille de route en tant que seul cadre de mise en œuvre ».

« Je crois que la grande majorité du peuple palestinien ne désire pas poursuivre la violence ou le terrorisme contre les civils israéliens. Je crois aussi qu'ils comprennent et acceptent qu'Israël, un Etat membre des Nations Unies, a le droit d'exister en tant qu'Etat, aux côtés de l'Etat de Palestine, que méritent les Palestiniens et auquel ils aspirent », a-t-il affirmé.

« Je crois aussi qu'ils souhaitent que les accords et engagements déjà acceptés par leurs représentants élus, notamment la Feuille de route soient mis en œuvre et non pas abandonnés », a-t-il dit.

« Comme l'ont récemment clairement dit le Quatuor et le Conseil de sécurité, la communauté internationale suivra de très près comment le nouveau gouvernement relèvera ce défi », a-t-il précisé.

Alors que le Hamas a réaffirmé hier son intention de ne pas renoncer au projet inscrit dans sa charte de parvenir à la destruction d'Israël, ainsi que son intention de poursuivre la lutte armée, le Secrétaire général a réitéré son appel au Hamas à entamer sa transformation en un parti politique (voir notre dépêche du 9 février 2006).

« La communauté internationale est pleinement consciente de la détresse du peuple palestinien », a par ailleurs souligné Kofi Annan.

« Son territoire reste sous occupation. Les activités de colonisation continuent dans certaines zones. Près de 400 points de contrôle continuent de restreindre la liberté de mouvement à travers la Cisjordanie, malgré un récent accord visant à lever de telles restrictions », a-t-il ajouté.

« Il reste encore à établir une circulation fluide entre Gaza et la Cisjordanie. Et une barrière continue d'être construite sur le territoire palestinien, malgré l'avis de la Cour internationale de justice (CIJ) », a-t-il encore dit.

« Le Quatuor est profondément préoccupé par ces questions, et a rappelé à Israël qu'il doit respecter ses obligations », a-t-il fait observer.

Le Secrétaire général a par ailleurs réitéré sa préoccupation face à la situation humanitaire et aux problèmes de développement auxquels font face les Palestiniens, appelant à des réformes en profondeur et à la poursuite de l'assistance financière à l'Autorité palestinienne.

Dans un rapport rendu public hier, le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient (UNSCO) affirme que le mur de séparation construit par Israël a un impact négatif sur l'économie palestinienne, portant tout particulièrement préjudice aux communautés établies à l'est du tracé.

La plupart des zones rurales de la Cisjordanie ont souffert d'un isolement grandissant depuis 2000, souligne le rapport, qui précise que l'agriculture et l'élevage ont permis d'en atténuer les effets.

Il est de même avec la reprise du travail par les femmes, rendu nécessaire pour compenser la perte de revenus de leurs maris. Le rapport recommande de renforcer au plus vite les infrastructures locales et de faciliter l'accès aux marchés et à l'emploi.

Un rapport de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA) publié en octobre dernier rappelait que la moitié de la population palestinienne vit en dessous du taux de pauvreté (voir notre dépêche du 14 octobre 2005).