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L'UNICEF salue les progrès réalisés pour mettre fin aux mutilations génitales féminines

L'UNICEF salue les progrès réalisés pour mettre fin aux mutilations génitales féminines

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A l'occasion de la 4e Journée mondiale contre les mutilations génitales féminines, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a salué aujourd'hui les efforts accomplis, notamment en Afrique subsaharienne, pour mettre fin à la pratique de l'excision et faire respecter « le droit des filles à devenir femme sans subir de préjudice corporel ».

« Dans toute l'Afrique subsaharienne, en Égypte et au Soudan, un mouvement social s'est constitué pour mettre fin à la pratique des mutilations génitales, l'une des violations des droits humains les plus persistantes et les plus répandues et, qui plus est, une violation souvent subie en silence », indique l'UNICEF dans un communiqué publié aujourd'hui à New York, à l'occasion de la 4e Journée mondiale de la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines.

« Au cours des six dernières années, des milliers de villages en Afrique de l'Ouest ont organisé des cérémonies publiques en faveur de l'abandon des mutilations féminines, ce qui permet d'espérer que cette pratique disparaîtra partout en l'espace d'une génération », affirme l'agence des Nations Unies.

« Nous sommes à un tournant de l'histoire », a déclaré la directrice générale de l'UNICEF, Ann Veneman.

« Les méthodes les plus efficaces pour lutter contre cette pratique n'ont pas été de punir ceux qui la perpétuent, mais de proposer et de soutenir des choix sains », a-t-elle expliqué.

« Pour autant, l'excision et les mutilations génitales féminines sont loin d'être éliminées. Chaque année, trois millions de jeunes filles dans 28 pays du continent africain sont soumises à cette pratique, ainsi que dans de nombreuses communautés d'immigrés en Europe, en Amérique du Nord et en Australie », précise l'UNICEF, qui estime qu'entre 100 et 140 millions de filles et de femmes ont été mutilées ou excisées dans le monde.

« La plupart des filles sont excisées avant leur 14e anniversaire. De nombreuses communautés continuent d'observer cette tradition ancestrale qui, bien que cela ne soit pas toujours dit ouvertement, reste un rite obligatoire pour se marier », rappelle l'agence.

« La suppression de cette pratique dangereuse et discriminatoire est essentielle pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui visent à améliorer la santé maternelle, à promouvoir l'égalité des sexes et à réduire la mortalité infantile », a affirmé Ann Veneman.

L'UNICEF travaille avec des partenaires qui ont identifié plusieurs méthodes essentielles pour encourager l'abandon en masse de cette pratique, indique le communiqué.

L'agence préconise ainsi de « choisir une approche non coercitive et neutre », de « sensibiliser les communautés aux dangers des mutilations féminines », d'encourager les « déclarations publiques d'engagement des collectivités à renoncer » à ces pratiques et à diffuser des messages qui recommandent son abandon dans les communautés.

Le Protocole de Maputo, un instrument juridique régional qui interdit explicitement et condamne les mutilations génitales féminines a été ratifié par 15 pays africains et est entré en vigueur en novembre 2005.

Un mois plus tard, 100 parlementaires africains ont adopté un document novateur, la « Déclaration de Dakar », qui souligne l'importance de la participation des communautés et de la réforme législative pour mettre fin à cette forme de mutilations.

Une conférence régionale sur l'excision et les mutilations féminines se tiendra au Mali à la fin du mois. « Elle examinera principalement les modalités d'application du Protocole de Maputo par le biais de la législation. Cette pratique aura aussi sa place dans l'Étude du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence à l'égard des enfants, qui sera publiée en octobre 2006 », rappelle l'UNICEF.

« Le soutien ferme des gouvernements, afin d'encourager les communautés et les individus à faire le choix le plus sain possible pour les filles, permettra de sauver des vies et aura des conséquences positives considérables pour les familles et collectivités », a affirmé Ann Veneman.