Droits des handicapés : la convention en débat devra pallier aux insuffisances, exhorte Louise Arbour
Intervenant devant le Comité spécial chargé d'élaborer une convention internationale pour la protection et la promotion des droits des personnes handicapées, réuni au siège de l'ONU à New York - du 16 janvier au 3 février -, Louise Arbour, Commissaire aux droits de l'homme, a souhaité que ce texte - qui devrait être finalisé la semaine prochaine - soit l'occasion de « réaffirmer les droits des personnes handicapées de manière explicite et d'arrêter des mesures nécessaires à l'affirmation de ces droits », indique un communiqué publié aujourd'hui.
« Nous devons mieux comprendre les défis spécifiques auxquels font face les personnes handicapées pour jouir de leurs droits humains », a affirmé Louise Arbour.
« Nos bâtiments, nos méthodes de travail et notre attitude ne tiennent pas nécessairement compte des besoins des personnes handicapées et de la nécessité de permettre à chacun de vivre sa différence dans la plus grande égalité de droits et de dignité », a-t-elle ajouté.
Concrètement, la Haut Commissaire a invité les délégations à n'arrêter aucune mesure qui fixerait une norme inférieure à celles établies dans d'autres traités ou conventions internationales.
Louise Arbour a aussi appelé à tenir compte des besoins spécifiques des enfants et des femmes handicapées, souhaitant que ces dernières puissent jouir de leur droit à l'égalité avec les hommes.
Elle a aussi estimé qu'il était primordial de faire face aux problèmes des stéréotypes et préjugés qui sont à la base de tous les obstacles qui empêchent les personnes handicapées d'accéder à l'éducation, à l'emploi et la pleine participation aux prises de décision.
Insistant sur la responsabilité des États d'agir dans l'immédiat, quelles que soient les ressources à leur disposition, la Haut Commissaire a également invité ces derniers à s'assurer que leurs ressources soient utilisées de manière non discriminatoire, indique le communiqué.
À cet égard, Louise Arvour a précisé que les États plus riches seront tenus comptables d'un plus haut niveau d'aménagement, en mettant l'accent sur le concept juridique du « caractère raisonnable des mesures mises en œuvre » et en prévenant qu'il ne faudrait pas que des contraintes financières cachent une négligence discriminatoire.
« L'expérience des droits de l'homme, a-t-elle encore déclaré, montre que le respect des droits des personnes handicapées devrait être assuré par de solides systèmes de protection nationaux ».
La Haut Commissaire a enfin mis l'accent sur la nécessité d'apporter aux États défavorisés l'aide nécessaire, le cas échéant.
Le Comité spécial conclura ses travaux le 3 février prochain, aux termes de trois semaines de négociations qui devraient aboutir à l'adoption d'un texte de convention internationale. Le texte sera ensuite soumis à l'Assemblée générale pour adoption.