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Un rapport du PNUE démontre l'utilité économique de la préservation des mangroves et des coraux

Un rapport du PNUE démontre l'utilité économique de la préservation des mangroves et des coraux

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Alors que près d'un tiers des mangroves et des récifs coralliens ont déjà disparu, un récent rapport de l'agence des Nations Unies pour l'environnement démontre leur importance économique pour des millions de personnes et leur rôle de protection du littoral.

Les récifs coralliens et les mangroves jouent un rôle essentiel en promouvant le tourisme, en refoulant l'érosion côtière et en servant de pépinières aux poissons, y compris ceux qui font l'objet d'un commerce qui s'élève à des millions de dollars, indique un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) intitulé « En première ligne : la protection du littoral et les autres services des écosystèmes rendus par les mangroves et les récifs coralliens ».

Selon le rapport du PNUE, les coraux et les mangroves jouent également le rôle de brise-lames naturels absorbant 90% de la force d'impact des vagues, protégeant ainsi le littoral et les infrastructures contre l'érosion.

« Sans compter », ajoute le rapport, « que les mangroves apportent du bois pour la construction et le chauffage » et que les récifs peuvent représenter une mine de composants pharmaceutiques.

L'étude montre que la conservation des récifs et des mangroves représente un faible prix à payer en comparaison des coûts associés à leur destruction et à la substitution de leur rôle par des structures humaines telles que des brise-lames artificiels ou au coût de réhabilitation des plages.

En effet, les récifs coralliens rapportent, selon les estimations actuelles, entre 100.000 et 600.000 dollars par kilomètre carré par an, alors qu'il suffit de 775 dollars par kilomètre carré par an pour les préserver.

Par ailleurs, l'étude du PNUE montre à quel point les récifs coralliens et les mangroves sont en voie de disparition rapide. Près d'un tiers des coraux et des mangroves ont déjà été détruits, ces dernières ayant un taux de perte supérieur à celui des forêts tropicales.

« Jour après jour, à travers les océans et les mers du monde, la nature génère des revenus et des moyens de substance pour des millions, voire des milliards de personnes » a déclaré Klaus Toepfer, directeur exécutif du PNUE.

« La tragédie du tsunami qui a frappé l'Océan indien en décembre 2004 a mis en relief la question du maintien en vie de récifs et de mangroves sains. Mais ce rapport va plus loin, soulignant que leur importance économique, culturelle et sociale va au delà de tels événements extrêmes, a-t-il ajouté. »

« J'espère que les évaluations financières contenues dans cette étude transformeront radicalement l'attitude et le comportement des gouvernements, de l'industrie, des autorités locales et des individus» a souligné Klaus Toepfer.

Le rapport, précise le communiqué, est lancé à la veille de la 9ème Session extraordinaire du Conseil d'administration du PNUE et du Forum ministériel mondial sur l'environnement qui se tiendra à Dubai (Emirats Arabes Unis) début février, lors duquel les ministres de l'environnement du monde entier débattront des questions clef que sont l'énergie et le tourisme, toutes deux liées, directement ou indirectement, aux services liés aux écosystèmes tels que les récifs coralliens et les mangroves.