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Le Conseil de sécurité condamne les attentats terroristes au Liban, "stratégie délibérée" de déstabilisation

Le Conseil de sécurité condamne les attentats terroristes au Liban, "stratégie délibérée" de déstabilisation

Le Conseil de sécurité
Dans une déclaration présidentielle adoptée aujourd'hui à l'issue d'une réunion sur l'application de la résolution 1559, le Conseil de sécurité a condamné les attentats terroristes au Liban, qui s'insèrent dans « une stratégie délibérée visant à déstabiliser le pays » et demandé à la Syrie de prendre des mesures pour lutter contre « les mouvements d'armes » vers le Liban.

« Le Conseil note que de nouveaux progrès importants ont été accomplis dans l'application de la résolution 1559, en particulier grâce au retrait des forces syriennes du Liban et à la tenue dans ce pays d'élections parlementaires libres et crédibles en mai et juin 2005 », a déclaré aujourd'hui le président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, Augustine Mahiga de la Tanzanie, à l'issue de consultations officieuses.

image• Retransmission de la séance du Conseil de sécurité[7mins]

Les membres du Conseil ont cependant constaté « avec regret » que d'autres dispositions de la résolution 1559, qui concerne le respect de la souveraineté et de l'indépendance du Liban, n'aient toujours pas été appliquées.

A cet égard, le Conseil a cité « le démantèlement et le désarmement des milices libanaises et non libanaises, l'extension de l'autorité gouvernementale à l'ensemble du territoire libanais et la tenue d'élections présidentielles libres et régulières organisées conformément aux règles constitutionnelles libanaises, sans ingérence ni influence étrangères ».

« Dans ce contexte, le Conseil félicite le gouvernement libanais d'avoir engagé un dialogue, en octobre 2005, avec les représentants des milices libanaises et non libanaises, pris des mesures pour rétablir pleinement son autorité sur tout le territoire et déclaré sa volonté d'établir avec la Syrie des relations diplomatiques », a ajouté Augustine Mahiga.

« Au cœur de cette déclaration présidentielle se trouve l'affirmation que le désarmement et le démantèlement de milices libanaises et non libanaises, notamment du Hezbollah et d'une variété de milices palestiniennes est maintenant considéré avec le plus grand sérieux par la communauté internationale et le Conseil de sécurité », a expliqué aujourd'hui Terje Roed-Larsen, Envoyé de l'ONU pour la mise en œuvre de la résolution 1559, lors d'une déclaration à la presse à l'issue de la séance du Conseil de sécurité.

Terje Roed-Larsen a rappelé qu'il s'agissait de la simple application des Accords de Taëf de 1989 qui mettaient fin à la guerre civile au Liban et que ces groupes armés étaient une menace pour la sécurité du pays (voir notre dépêche du 23 novembre 2005).

image• Retransmission de l'intervention de Terje Roed-Larsen[10mins]

Saisi aujourd'hui du deuxième rapport semestriel (S/2006/673) du Secrétaire général sur l'application de la résolution 1559, le Conseil de sécurité a par ailleurs relevé « avec préoccupation » que le rapport suggérait « qu'il y a eu des mouvements d'armes et d'hommes à destination du territoire libanais ».

A cet égard, le Conseil a félicité « le gouvernement libanais d'avoir pris des mesures contre de tels mouvements » et demandé « au gouvernement syrien de prendre des mesures semblables ».

Dans sa déclaration présidentielle, le Conseil a aussi condamné « les attentats terroristes qui continuent de frapper le Liban, faisant de nombreux morts et blessés dans la population libanaise, dont plusieurs personnalités éminentes, et qui s'insèrent dans une stratégie délibérée visant à déstabiliser le pays et à intimider sa population, son gouvernement et ses médias ».

« Le Conseil avertit ceux qui commettent de tels crimes qu'ils devront répondre pleinement de leurs actes et qu'on ne les laissera pas mettre en péril la stabilité, la démocratie et l'unité nationale du Liban », a conclu le président.

Le deuxième rapport semestriel sur l'application de la résolution 1559 fait suite à la demande du président du Conseil de sécurité, dans sa déclaration du 19 octobre 2004, indique le Secrétaire général.

Le rapport rappelle que, dans sa résolution 1559, adoptée le 2 septembre 2004, le Conseil avait réaffirmé qu'il appuyait vigoureusement l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban.

Le Secrétaire général y rappelle également plusieurs des obligations concrètes énoncées par les membres du Conseil, notamment « le retrait de toutes les forces étrangères encore présentes au Liban, la dissolution et le désarmement de toutes les milices libanaises et non libanaises, l'extension du contrôle exercé par le gouvernement libanais à l'ensemble du territoire du pays, et le strict respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'unité et de l'indépendance politique du Liban, placé sous l'autorité exclusive du gouvernement libanais s'exerçant sur l'ensemble du territoire libanais ».

Dans ses observations, le Secrétaire général rappelle enfin que le Liban a subi 14 attentats à la bombe depuis octobre 2004.

L'attentat qui s'était produit à Beyrouth, le 14 février dernier, contre le convoi de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, avait conduit à la mise en place d'une Commission d'enquête internationale indépendante (voir notre dernière dépêche sur le sujet, datée du 20 janvier 2006).