Ethiopie/Erythrée : les Etats-Unis annoncent une initiative de conciliation
« Les Etats-Unis estiment qu'il faudrait régler la situation à l'origine des tensions entre l'Erythrée et l'Ethiopie, c'est-à-dire la démarcation de la frontière, avant de prendre une décision sur l'avenir de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) », a déclaré aujourd'hui l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, John Bolton, lors d'un point avec la presse à l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité.
• Retransmission du point de presse de l'ambassadeur des Etats-Unis[6mins]
« La mise en œuvre de la démarcation a été retardée depuis maintenant 4 ans et ce ne sera pas chose facile », a-t-il souligné.
Mais « les Etats-Unis sont prêts à lancer une initiative en ce sens », a-t-il affirmé. « Pas de promesses, pas de garanties, mais nous espérons que cela pourra contribuer à améliorer la situation », a-t-il affirmé, se déclarant satisfait de la réponse positive reçue au sein du Conseil de sécurité.
« Afin de ne pas lancer de signaux dans un sens ou un autre, j'ai demandé au Conseil de sécurité à ce que l'on préserve le statu quo sur la MINUEE pour 30 jours », a précisé l'ambassadeur des Etats-Unis.
« Je ne peux que confirmer ce qu'a dit l'ambassadeur Bolton. Le Conseil de sécurité est très satisfait et nous attendrons 30 jours pour examiner l'issue de cette initiative », a déclaré pour sa part le président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, Augustine P. Mahiga de la République-Unie de Tanzanie, qui a déclaré que le Conseil reporterait « à ce moment toute décision sur les propositions faites par le Secrétaire général ».
• Retransmission de la déclaration du président du Conseil de sécurité[2mins]
Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité, publié le 6 janvier dernier, le Secrétaire général estimait que la situation de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée était de plus en plus « intenable ».
Le rapport définit six options à l'attention du Conseil de sécurité, parmi lesquelles figurent le déplacement de la MINUEE, sa réduction à une mission de liaison et son retrait total.
La MINUEE confirmait par ailleurs que la situation militaire dans la zone provisoire de sécurité (TSZ) et les régions voisines demeurait « tendue et potentiellement explosive ».
Le gouvernement érythréen, qui réclame la démarcation de la frontière avec l'Ethiopie, a soumis depuis le mois d'octobre la MINUEE à une interdiction de survol du territoire par ses hélicoptères, à des entraves à sa circulation, et à une expulsion d'une partie de son personnel, mesures condamnées par le Conseil de sécurité et le Secrétaire général (voir notamment notre dépêche du 5 octobre, notre dépêche du 24 octobre et notre dépêche du 7 décembre 2005).