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L'ONU se dote d'une politique de protection des dénonciateurs d'abus

L'ONU se dote d'une politique de protection des dénonciateurs d'abus

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Le Secrétaire général a signé hier la nouvelle réglementation de protection des dénonciateurs d'abus, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2006, a indiqué aujourd'hui son porte-parole, Stéphane Dujarric.

Le nom officiel de cette réglementation est « Protection contre les représailles suite aux signalements de mauvaises conduites et de coopérations avec des auditeurs ou enquêteurs autorisés», (voir le document ST/SGB/2005/21 et voir la page du site de l'ONU consacrée à la réforme).

« Cette réglementation, qui rassemble les 'meilleures pratiques' de nombreux pays et d'organisations internationales, est le résultat de plusieurs mois de travaux, en consultation avec le personnel », a précisé le porte-parole.

L'ONU a aussi travaillé avec le Government Accountability Project – 'Projet pour la responsabilité gouvernementale', une ONG américaine qui vise à promouvoir le responsabilité sociale des entreprises et des gouvernements – et avec un consultant recommandé par Transparency International, une ONG vouée à la lutte contre la corruption.

Lors d'une conférence de presse donnée au siège de l'ONU en novembre dernier, le responsable de la gestion de l'ONU, Chris Burnham, avait estimé que l'adoption rapide d'une telle politique était « cruciale » (voir notre dépêche du 2 novembre 2005).

« Il est important que le personnel ait confiance dans le nouveau système, et qu'il y ait différentes voies de recours », avait-t-il déclaré.

Si la voie normale pour signaler les abus est celle du Bureau des services de contrôle interne (BSCI, OIOS selon son acronyme anglais), Chris Burham avait rappelé qu'il fallait un « autre canal » si un membre du personnel ne se sentait pas en confiance pour contacter son supérieur hiérarchique, ou si un recours n'avait pas été suivi d'effet.

A l'occasion de la publication par le cabinet d'audit financier Deloitte & Touche d'un rapport commandité par le Secrétaire général, qui concluait à des carences dans la « culture éthique » et les contrôles internes du services des marchés publics du Secrétariat, il avait par ailleurs insisté sur « l'importance essentielle de la création d'un Bureau de l'éthique, qui sera chargé de prévenir d'éventuels conflits éthiques et de répondre à des questions sur les meilleures pratiques » (voir notre dépêche du 6 décembre 2005).