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Afghanistan : l'ONU évalue son rôle dans le pays au cours des cinq prochaines années

Afghanistan : l'ONU évalue son rôle dans le pays au cours des cinq prochaines années

Jean-Marie Guehenno s'adresse à la presse
Présent hier à la cérémonie d'inauguration du nouveau Parlement afghan à Kaboul, le responsable des opérations de maintien de la paix de l'ONU a indiqué aujourd'hui qu'il procédait à une évaluation du rôle de l'ONU dans le pays au cours des cinq prochaines années, dans la perspective de la conférence des donateurs qui aura lieu à Londres en janvier 2006.

« Le Secrétaire général m'a demandé de le représenter à l'inauguration du Parlement afghan hier », qui a constitué un moment véritablement historique, après quatre ans d'efforts des Nations Unies, a déclaré aujourd'hui Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, lors d'une conférence de presse organisée à Kaboul par la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).

« L'autre raison de ma visite était d'évaluer la contribution que pourrait apporter l'ONU dans le pays au cours des cinq prochaines années. Je pense que la conférence de Londres [prévue à la fin du mois de janvier 2006] devrait représenter pour les cinq prochaines années ce qu'a été la conférence de Bonn pour les quatre années écoulées », a affirmé le Secrétaire général adjoint.

La conférence de Bonn, qui réunissait les principaux groupes afghans, avait mis sur les rails le processus de transition politique en Aghanistan, qui s'est achevé, après l'adoption d'une Constitution, par l'élection du Parlement qui tenait hier sa première session.

« Lorsque nous avons commencé en 2001 nous sommes partis de très bas et il reste donc beaucoup à faire » dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance et du développement, a déclaré aujourd'hui Jean-Marie Guéhenno.

« Le rôle des Nations Unies sera de rester l'avocat impartial du peuple afghan », a-t-il estimé.

La prochaine phase devra se concentrer, en étroite coopération avec le gouvernement afghan, sur l'accroissement du niveau de transparence qui permettra aux efforts de la communauté internationale d'être plus efficaces et de renforcer le rôle du gouvernement afghan dans l'établissement d'une Stratégie nationale de développement.

Sur le plan sécuritaire, le Secrétaire général adjoint a plaidé pour le maintien des troupes de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF selon son acronyme anglais), alors que les ministres des affaires étrangères de l'OTAN ont récemment approuvé un plan visant à accroître les effectifs de 10.000 à 16.000 troupes dans le Sud du pays.

« L'armée nationale afghane et la police afghane ont fait des progrès mais ils ont encore besoin de notre soutien », a-t-il affirmé.

Interrogé sur les difficultés que risquent de poser le départ programmé de 4.000 troupes américaines d'ici à 2006, Jean-Marie Guéhenno a indiqué qu'il rencontrerait le commandant des Forces de la Coalition et qu'il n'avait pas de raison de croire qu'il y aurait un vide entre le retrait des forces américaines et le déploiement des forces de l'ISAF.

A la question de savoir si l'ONU jouerait dans le pays un rôle de maintien de la paix, le Secrétaire général adjoint a répondu que personne n'avait suggéré une telle option et que les Nations Unies poursuivraient leur soutien au niveau politique et de coordination de l'assistance internationale.

Le 23 novembre, le Conseil de sécurité avait félicité le peuple afghan de la confirmation des résultats définitifs des élections au Parlement et aux conseils provinciaux, estimant que l'achèvement du processus de confirmation ouvrait la voie à l'entrée en fonction du nouveau parlement dans les délais prévus et donc à l'aboutissement du processus politique de Bonn (voir notre dépêche du 23 novembre 2005).

Le Conseil avait aussi exprimé son soutien au « rôle central et impartial que l'ONU continue de jouer dans la consolidation de la paix et de la stabilité en Afghanistan et la coordination des efforts internationaux déployés à cet égard » et avait salué les consultations entamées par le gouvernement afghan et l'ONU sur « l'après-processus de Bonn ».