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Le Conseil de sécurité devrait condamner les attaques de l'Armée de résistance du Seigneur, selon Jan Egeland

Le Conseil de sécurité devrait condamner les attaques de l'Armée de résistance du Seigneur, selon Jan Egeland

Dans un exposé sur la situation en Afrique, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a demandé au Conseil de sécurité de condamner les attaques de l'Armée de résistance du seigneur contre les populations civiles du Nord de l'Ouganda et plaidé pour la création d'un groupe de travail qui déterminerait ses sources de financement.

Dans un exposé sur la situation en Afrique, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a demandé au Conseil de sécurité de condamner les attaques de l'Armée de résistance du Seigneur contre les populations civiles du Nord de l'Ouganda et plaidé pour la création d'un groupe de travail qui déterminerait ses sources de financement.

« Le Conseil de sécurité devrait condamner fermement les attaques de l'Armée de résistance (LRA) du Seigneur à l'égard des travailleurs humanitaires et des populations civiles et insister sur la cessation immédiate de la violence et de tout appui à l'Armée de résistance du Seigneur », a affirmé Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, dans un exposé aux membres du Conseil de sécurité sur la situation humanitaire en Afrique et notamment dans le Nord de l'Ouganda.

Le Secrétaire général adjoint a également suggéré la création, par le Conseil, d'un groupe d'experts qui déterminerait les sources de financement de le LRA et qui étudierait comment réduire la menace de la LRA, non seulement en Ouganda, mais aussi en République démocratique du Congo et au Soudan.

Jan Egeland a suggéré que les gouvernements des trois pays concernés s'attèlent à protéger leurs populations civiles contre les attaques de la LRA, à permettre l'accès du personnel humanitaire et à promouvoir des solutions régionales.

Il a aussi plaidé pour un renforcement des efforts visant à atteindre une solution pacifique dans le nord de l'Ouganda.

Le conflit entre gouvernement ougandais et la LRA, groupé armé particulièrement sanguinaire, qui dure depuis 19 ans, a déjà provoqué le déplacement de plus de 2 millions de personnes (voir notre un dépêchedu 21 novembre 2005 sur la situation humanitaire dans le pays et sur les attaques de la LRA).

Dans le nord de l'Ouganda, l'accès aux personnes déplacées par le personnel humanitaire s'est détérioré lors des derniers mois et les conditions de vie restent très difficiles dans les camps de déplacés, a encore indiqué aujourd'hui le Secrétaire général adjoint.

Au Sud-Soudan, des dizaines de civils ont trouvé la mort depuis que la LRA a traversé le Nil à la mi-septembre, a par ailleurs signalé Jan Egeland, remarquant également que plus d'une centaine de personnes, dont des enfants, ont récemment été enlevés, ce qui a eu d'importantes conséquences sur les opérations humanitaires.

Les attaques de la LRA ont également sérieusement compromis la préparation du retour des réfugiés de la RDC et de la République centrafricaine.

Signalant qu'il revenait du Zimbabwe et d'Afrique du Sud, le Secrétaire général adjoint a évoqué la forte insécurité alimentaire, la pandémie du VIH/sida et l'insuffisance des services de base auxquels était confrontée la sous région.

La situation pourrait encore s'aggraver à moins que des mesures ne soient adoptées, a-t-il affirmé. Il a néanmoins estimé que cet immense besoin d'aide alimentaire constituait un cercle vicieux, expliquant notamment qu'au Zimbabwe, la récolte de l'année à venir serait mauvaise principalement en raison d'un manque de main d'œuvre agricole qualifiée et de pratiques agricoles contre-productives et non des conditions atmosphériques.

Il n'est pas possible de fournir une aide alimentaire à des millions de personnes année après année sans réaliser les investissements nécessaires en vue de sortir de ce cercle vicieux, a-t-il estimé, plaidant pour une nouvelle approche en vue de garantir la sécurité alimentaire du Zimbabwe.

À cet égard, il a estimé que l'ONU et la communauté humanitaire devaient discuter plus activement avec le gouvernement, exhortant cependant ce dernier à cesser sa campagne d'expulsions. Il a également expliqué que les gouvernements de la région devaient être plus actifs au Zimbabwe et a invité toutes les parties à comprendre l'importance d'une assistance humanitaire neutre et impartiale.

Les pays du G-8 n'ont jamais tant promis de ressources à l'Afrique qu'actuellement, a fait remarquer Jan Egeland, convaincu que des changements devaient avoir lieu dans l'année à venir. Aussi, a-t-il demandé à l'ensemble des États Membres d'appuyer un ordre du jour humanitaire plus ambitieux.

Le Secrétaire général adjoint a aussi appelé le Conseil de sécurité à faire preuve de détermination pour mettre fin à la crise au Darfour, où la situation continue de se détériorer, et pour mettre en oeuvre les différentes résolutions adoptées, depuis le début du conflit dans cette région du Soudan (voir notre dépêche d'aujourd'hui).

Voir le compte-rendu de la séance du Conseil de sécurité dans le communiqué de l’ONU