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Israël/Liban : Kofi Annan condamne les échanges de tirs le long de la Ligne bleue

Israël/Liban : Kofi Annan condamne les échanges de tirs le long de la Ligne bleue

Kofi Annan
Le Secrétaire général a déploré aujourd'hui les échanges de tirs qui ont eu lieu hier de part et d'autre de la Ligne bleue qui sépare Israël du Sud-Liban, lors d'hostilités provoquées du côté libanais par le Hezbollah.

« Selon les informations disponibles, ces tirs ont causé la mort de plusieurs combattants du Hezbollah et ont fait un nombre indéterminé de blessés d'un côté comme de l'autre », indique un message du Secrétaire général transmis par son porte-parole.

« Les hostilités, provoquées du côté libanais, se sont rapidement propagées le long de toute la Ligne bleue en prenant pour cibles, selon les informations reçues, des zones résidentielles israéliennes. La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a négocié un cessez-le-feu afin d'éviter une escalade de la violence », précise le message.

Kofi Annan a lancé un appel à toutes les parties « à respecter l'intégralité du tracé de la Ligne bleue », les exhortant « à faire preuve de la plus grande retenue ».

Il a aussi appelé le gouvernement du Liban à « étendre son autorité sur l'ensemble de son territoire, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité ».

Cette déclaration fait suite à un message du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, Ibrahim Gambari (voir notre dépêche du 21 novembre 2005).

Selon les informations parues dans la presse, les attaques lancées par le Hezbollah dans la zone des « fermes de Chebaa » ont provoqué une réplique de l'aviation israélienne.

Présentant le 3 novembre dernier son rapport sur la résolution résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité, qui vise au rétablissement de la souveraineté du Liban sur son territoire, l'Envoyé de l'ONU chargé de son application, Terje Roed-Larsen, avait affirmé que l'ONU continuerait d'assister le gouvernement libanais à démanteler et à désarmer les milices, notamment le Hezbollah et les factions palestiniennes, rappelant qu'il s'agissait d'une exigence tant de la résolution 1559 du Conseil de sécurité que de l'Accord de Taef, qui a mis fin à la guerre civile au Liban.

Terje Roed-Larsen rappelait par ailleurs que, bien que « de nombreux Libanais continuent de soutenir que le Hezbollah n'est pas une milice, mais un 'mouvement légitime de résistance' qui se bat pour libérer la région des fermes de Chebaa de l'occupant israélien », « cette interprétation du statut des fermes de Chebaa est diamétralement opposée à la position de l'Organisation des Nations Unies ».

« J'ai confirmé dans mon rapport au Conseil de sécurité en date du 16 juin 2000 (S/2000/590) qu'Israël s'était acquitté à compter de cette date de l'obligation qui lui incombait au titre des résolutions 425 (1978) et 426 (1978) du Conseil de sécurité de « retirer ses forces de tout le territoire libanais ». Le Conseil a approuvé cette conclusion dans la déclaration de son président (S/PRST/2000/21) en date du 18 juin 2000. Le Conseil et moi-même avons affirmé en de multiples occasions que les fermes de Chebaa ne faisaient pas partie du Liban », avait observé l'Envoyé du Secrétaire général, dont la précédente mission pour l'ONU était celle de Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient.

« Toute 'résistance' libanaise pour 'libérer' la région de l'occupation israélienne ne saurait donc être considérée comme légitime. D'autre part, même si les prétentions libanaises sur les fermes de Chebaa étaient fondées, il serait de la seule responsabilité du Gouvernement libanais de les défendre, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité », avait-t-il ajouté.