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Corée du Nord : l'Assemblée générale condamne pour la première fois les violations des droits de l'homme

Corée du Nord : l'Assemblée générale condamne pour la première fois les violations des droits de l'homme

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Dans une résolution déposée par l'Union européenne et adoptée hier par vote, l'Assemblée générale s'est déclarée pour la première fois « profondément préoccupée » par les violations « généralisées, massives et graves des droits de l'homme » en Corée du Nord et notamment par la pratique de la torture et le recours au travail forcé.

Par une résolution adoptée hier - par 84 voix pour, 22 voix contre et 62 abstentions -, la Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles – Troisième Commission - s'est déclarée « profondément préoccupée » par le fait que « le gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) n'ait pas accepté le mandat du Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme sur la situation des droits de l'homme » dans le pays.

La Chine, Cuba, le Venezuela, le Zimbabwe, le Soudan, la Malaisie, l'Indonésie ont voté contre. La Corée du Sud s'est abstenue. Le texte qui a provoqué des débats houleux au sein de la Troisième Commission devra être soumis à l'Assemblée générale pour un vote final.

L'Assemblée générale s'est déclarée également « profondément préoccupée » par « les informations qui continuent de lui parvenir, faisant état de violations généralisées, massives et graves des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée ».

La résolution cite notamment la pratique de la torture, les détentions extrajudiciaires et arbitraires, l'imposition de la peine de mort pour motifs politiques, l'existence d'un grand nombre de camps pénitentiaires et le recours très fréquent au travail forcé.

La Troisième Commission a par ailleurs noté, avec « profonde préoccupation », « la situation humanitaire précaire régnant dans le pays, en particulier la prévalence de la malnutrition infantile qui, malgré des progrès récents, nuit toujours au développement physique et mental d'une proportion importante d'enfants ».

En conséquence, l'Assemblée générale a demandé au gouvernement nord coréen de faire en sorte que « les organisations humanitaires, notamment les organisations non gouvernementales et les organismes des Nations Unies, en particulier le Programme alimentaire mondial, aient totalement accès, librement, sans entraves et en toute sécurité à toutes les régions du pays, afin qu'elles puissent veiller à ce que l'aide humanitaire soit apportée impartialement en fonction des besoins, conformément aux principes humanitaires ».

« Cette préoccupation, ajoute le texte, ayant été aggravée par le fait que les autorités de la République populaire démocratique de Corée ont annoncé leur intention de ne pas accepter d'aide humanitaire à compter de janvier 2006 ».

La Troisième Commission a également recommandé aux autorités nord-coréennes de « respecter pleinement les droits de l'homme et les libertés fondamentales et, à cet égard, d'appliquer intégralement les mesures énoncées dans les résolutions de la Commission des droits de l'homme susmentionnées, en particulier en coopérant pleinement avec le Rapporteur spécial ».

« Les violations – souvent flagrantes – des droits de l'homme exigent que des mesures soient immédiatement prises afin d'empêcher les abus et de redresser la situation », avait déclaré le Rapporteur spécial, le 27 septembre dernier, dans son dernier rapport sur la situation des droits de l'homme dans le pays (voir notre dépêche du 27 septembre 2005).

Voir le communiqué de l'ONU pour le texte de la résolution et les déclarations ainsi que sur les autres résolutions adoptées hier par la Troisième commission.

Voir également notre dépêche du 4 octobre 2005 sur les travaux des Six Commissions de l'Assemblée générale.