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Conseil de sécurité : première réunion du groupe de travail sur les enfants dans les conflits armés

Conseil de sécurité : première réunion du groupe de travail sur les enfants dans les conflits armés

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Présidé par le représentant de la France, le groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés visant notamment à mettre fin au recrutement des enfants-soldats, estimés à 300.000 dans le monde, a tenu hier sa première réunion.

« Ce groupe de travail démontre l'engagement concret du Conseil de sécurité dans la lutte contre les violations des droits des enfants dans les conflits armés, qui sont inacceptables et qui ne doivent pas rester impunies », a annoncé hier à la presse Jean-Marc de la Sablière, représentant de la France auprès des Nations Unies et président du Groupe de travail sur les enfants dans les conflits armés, créé par la résolution 1612 du Conseil de sécurité.

« L'existence du groupe garantira que le Conseil ne relâchera pas sa vigilance. Il se réunira ainsi tous les deux mois pour commencer », a déclaré le Représentant de la France.

« Le groupe examinera l'élaboration et l'exécution des plans d'action demandés par le Conseil de sécurité aux parties en conflit afin de mettre fin au recrutement et à l'utilisation des enfants soldats », a indiqué Jean-Marc de La Sablière.

« Le groupe jouera également un rôle important dans la mise en place du 'mécanisme de surveillance et de rapport' » qui doit permettre un suivi précis de la situation des enfants dans les conflits armés, a-t-il encore affirmé.

Enfin, a-t-il ajouté, « le groupe fera des recommandations au Conseil sur des mesures visant à mieux protéger les enfants touchés par les conflits armés ».

Au cours de la dernière décennie, les guerres auraient coûté la vie à 2 millions d'enfants et en auraient mutilé 6 millions.

On estime à 10.000 par an le nombre d'enfants victimes des mines anti-personnel, à 300.000 le nombre d'enfant soldats et à 23 millions le nombre d'enfants réfugiés ou déplacés dans le monde.

Les enfants dans les conflits armés sont aussi victimes de violence sexuelle.

A l'initiative de la France, le Conseil de sécurité s'est saisi de la question en 1999. Depuis, il a adopté six résolutions sur la question. La résolution 1261, adoptée en 1999, condamne le recrutement et l'utilisation d'enfants soldats. La résolution 1314, adoptée en 2000, appelle les parties en conflit à respecter le droit international et à démobiliser les enfants.

La résolution 1379, adoptée en 2001, évoque pour la première fois l'idée de sanctions, la nécessité d'intégrer les enfants dans les programmes de Désarmement, démobilisation, réintégration (DDR) et crée le mécanisme de la « liste d'infamie » ou « naming and shaming ». Cette liste identifie les parties à un conflit – Etats et acteurs non-étatiques - qui recrutent et utilisent des enfants soldats, uniquement dans les situations qui figurent à l'ordre du jour du Conseil.

La résolution 1460, adoptée en 2003, évoque pour la première fois l'idée de plans d'action pour mettre fin aux recrutements, avant d'envisager des « mesures appropriées » en cas d'inaction, et demande un élargissement de la liste aux situations n'étant pas à l'ordre du jour du Conseil.

La résolution 1539, adoptée en 2004, prévoit un dispositif « gradué » pour les situations à l'ordre du jour du Conseil - élaboration de plans d'action pour mettre fin aux recrutements, supervisés par des « points focaux » désignés au niveau local et adoption de sanctions en cas de non-action - et ouvre la voie à un dispositif analogue pour les situations hors agenda du Conseil. Elle autorise également l'élargissement des listes d'infamie à d'autres violations des droits de l'enfant que le seul recrutement d'enfants soldats. Enfin, elle demande au Secrétaire général une réforme du mécanisme de contrôle et de rapport de l'ONU - « monitoring and reporting » - permettant au Conseil de disposer rapidement d'informations objectives et détaillées sur les recrutements et les autres violations graves.

La résolution 1612, adoptée en 2005, met en place un mécanisme de suivi et d'évaluation, permettant une remontée plus efficace et mieux coordonnée de l'information jusqu'au Conseil, en commençant par les 5 situations suivantes à l'ordre du jour du Conseil : République démocratique du Congo, Burundi, Côte d'Ivoire, Soudan et Somalie.

Elle prévoit aussi la création du groupe de travail du Conseil qui s'est réuni pour la première fois hier, avec notamment pour mission de formuler des recommandations au Conseil de sécurité.