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La délégation du Conseil de sécurité arrivée au Burundi

La délégation du Conseil de sécurité arrivée au Burundi

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La délégation du Conseil de sécurité, en mission depuis vendredi dernier dans l'Afrique des Grands Lacs, est arrivée hier à Bujumbura au Burundi, qui constitue « un exemple pour la région », après avoir passé deux jours en République démocratique du Congo (RDC).

« Nous venons rendre hommage au peuple burundais et à ses représentants qui ont su développer une approche fondée sur le dialogue, sur le partage, sur le consensus et qui ont donc remarquablement réussi cette sortie de transition », a déclaré hier l'ambassadeur de la France auprès des Nations Unies, Jean-Marc de La Sablière, qui conduit la délégation du Conseil de sécurité, à son arrivée à Bujumbura pour une visite de deux jours au Burundi.

« Le Burundi est un exemple pour la région et au-delà », a affirmé l'ambassadeur au nom du Conseil.

« Alors bien sûr, il y a encore beaucoup de choses à faire, c'est bien normal, nous en parlerons au cours de séjour : il y a à compléter le désarmement, il faut que le FNL – Forces nationales de libération, dernière rébellion active dans le pays - rejoigne le camp de la paix, il y a surtout la reconstruction à accomplir », a ajouté Jean-Marc de La Sablière.

« Nous venons aussi apporter notre appui à l'ONUB - l'Opération des Nations unies au Burundi », a-t-il conclu.

Le 30 août dernier, le Conseil avait salué, dans une déclaration présidentielle, l'élection de Pierre Nkurunziza à la présidence de la République du Burundi, le 19 août dernier, un vote qui marquait « l'étape finale du processus de transition » et « une étape décisive pour l'avenir du pays autant que pour la région des grands lacs » (voir notre dépêche du 30 août 2005).

Au Burundi, les membres du Conseil de sécurité devaient s'entretenir aujourd'hui avec le président Nkurunziza et les directions des principaux partis - FRODEBU, UPRONA, CNDD-FDD.

La délégation se rendra demain mercredi à Entebbe en Ouganda, où ils rencontreront le président Museveni, et à Kigali au Rwanda, où ils s'entretiendront avec le président Kagamé.

« En Ouganda, nous évoquerons la crise humanitaire dans le Nord du pays et la solution à ce conflit », avait affirmé le Représentant de la France, lors d'une conférence de presse donnée jeudi dernier au siège de l'ONU à New York (voir notre dépêche du 3 novembre 2005).

« Au Rwanda, le Conseil traitera des problèmes de la situation dans le Kivu et de la présence des groupes armés en RDC dont les Congolais sont aujourd'hui les premières victimes », avait-il ajouté.

S'il y a des progrès constatés à travers le désarmement volontaire, celui-ci atteint aujourd'hui ses limites, avait-il reconnu.

Après le Rwanda, la mission se rendra jeudi à Dar es salam, en Tanzanie, pour une réunion avec le président Mkapa et le ministre des affaires étrangères Kikwété.

Hier lundi, les membres de la mission du Conseil se sont entretenus avec le président congolais Joseph Kabila, à Kinshasa, avant de se rendre dans les localités de Mbuji-Mayi et Kamina.

Samedi, à son arrivée dans le pays, l'ambassadeur de France avait appelé les autorités congolaises à hâter le processus de transition politique en vue de respecter la date butoir du 30 juin fixée pour la tenue des élections.

Se félicitant des progrès déjà accomplis, Jean-Marc de La Sablière avait déclaré qu'il restait cependant beaucoup à faire pour respecter le calendrier électoral.

Il a assuré que le Conseil veillerait de son côté à ce qu'aucun obstacle ne retarde les échéances.

« Il faut aussi accélérer la reconstruction de l'Etat. Nous mettrons l'accent sur l'intégration de l'armée et la formation de la police », avait-il encore dit, lors de la conférence de presse donnée à New York.

Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, qui s'était montré, le 2 novembre dernier, positif sur la transition politique en RDC, avait néanmoins exprimé sa préoccupation sur l'énorme défi que constituait toujours le désarmement des groupes armés de l'Est de la RDC.

« Il est inacceptable qu'il y ait toujours 12.000 à 15.000 membres des FDLR – les forces démocratiques pour la libération du Rwanda, appelées aussi ex-FAR/Interahamwe – en RDC », avait-t-il dénoncé (voir notre dépêche du 2 novembre 2005).