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Kofi Annan salue la décision sans précédent de commémorer l'Holocauste le 27 janvier

Kofi Annan salue la décision sans précédent de commémorer l'Holocauste le 27 janvier

Kofi Annan
Le Secrétaire général s'est félicité aujourd'hui de la résolution « sans précédent », adoptée par l'Assemblée générale, qui décide de commémorer les victimes de l'Holocauste, désormais chaque année, le 27 janvier, jour de la libération du camp d'extermination nazi d'Auschwitz.

« Le Secrétaire général accueille avec satisfaction la décision qu'a prise, aujourd'hui, l'Assemblée générale de proclamer, le 27 janvier, Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste », indique un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.

« Il voit dans cette commémoration annuelle un rappel important des enseignements universels de l'Holocauste », c'est à dire l'entreprise d'extermination systématique du peuple juif - « un mal sans précédent qui ne peut tout simplement pas être relégué dans le passé et oublié », selon Kofi Annan.

« Le Secrétaire général attend également avec impatience de prendre les mesures que l'Assemblée générale lui a demandées pour établir un programme de sensibilisation sur le thème 'l'Holocauste et les Nations Unies' et pour mobiliser la société civile dans le souvenir de l'Holocauste et à son éducation, afin de contribuer à prévenir d'autres actes de génocide », ajoute le message.

Déposée par Israël, co-parrainée par 104 pays et adoptée par consensus, sans vote, la résolution sur la « Mémoire de l'Holocauste », « prie instamment les Etats membres d'élaborer des programme d'éducation qui graveront dans l'esprit des générations futures les enseignements de l'Holocauste, afin d'aider à prévenir les actes de génocide ».

Le texte rejette « tout déni de l'Holocauste en tant qu'événement historique, que ce déni soit total ou partiel ».

A l'issue de la séance, l'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Dan Gillerman, très ému, a remercié l'Assemblée générale pour l'adoption d'une résolution « sans précédent », « universelle et historique ».

Des délégations de pays arabes et musulmans – Egypte, Indonésie, Malaisie, - et le Venezuela ont exprimé des réserves sur cette mesure, regrettant que le texte n'évoque pas également d'autres grandes tragédies humaines de l'Histoire (voir le communiqué de presse de l'ONU sur l'ensemble des déclarations de la séance et notre dépêche d'aujourd'hui).

L'Assemblée générale avait entamé hier un débat sur la « Mémoire de l'Holocauste » au cours duquel le représentant israélien avait déclaré que « si cette tentative barbare et systématique pour éliminer un peuple entier à une échelle sans parallèle dans l'Histoire avait été une tragédie unique pour le peuple juif, ses leçons demeuraient universelles ».

Le 15 mars dernier, le Secrétaire général, en tournée au Moyen-Orient et à l'occasion de l'inauguration du Musée historique de l'Holocauste à Jérusalem, avait rappelé la responsabilité particulière des Nations Unies de lutter contre l'intolérance et l'anti-sémitisme (voir notre dépêche du 15 mars 2005).

Le 24 janvier dernier, l'Assemblée générale avait commémoré pour la première fois le 60e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis dans une session historique. C'était aussi la première fois que l'ONU organisait une session commémorative extraordinaire à l'Assemblée générale (voir notre dépêche du 24 janvier 2005 et celle du 19 janvier 2005 et voir la page spéciale consacrée à la session commémorative).

La commémoration de la libération d'Auschwitz à l'Assemblée générale pourrait marquer un tournant dans le rôle que l'ONU joue au Moyen-Orient, avait alors espéré Silvan Shalom, ministre des Affaires étrangères israélien, encouragé par le soutien et la présence de pays arabes lors de la session extraordinaire (voir notre dépêche du 25 janvier 2005).

Plus de 6 millions de Juifs, dont au moins 1,2 millions d'enfants, ont été exterminés par les Nazis pendant la seconde guerre mondiale, sur les 9 millions de Juifs vivant en Europe à la veille de la guerre. Dans les camps de la mort du régime nazi d'Adolf Hitler, ont aussi péri près d'un demi million de Tziganes et près de 250.000 handicapés, ainsi que des milliers d'opposants au régime, d'intellectuels et d'homosexuels.

Le 27 janvier 1945, le camp d'extermination nazi d'Auschwitz, où trois millions de personnes ont été victimes des chambres à gaz et des fours crématoires, a été libéré par les Alliés.