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Le Conseil de sécurité salue le bon déroulement des élections au Libéria

Le Conseil de sécurité salue le bon déroulement des élections au Libéria

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Après le Secrétaire général, le Conseil de sécurité a salué aujourd'hui, dans une déclaration à la presse, le bon déroulement des élections présidentielle et législative le 11 octobre dernier au Liberia, premier scrutin depuis 1997, qui marque la fin de la transition politique commencée en 2003.

Après avoir entendu un compte-rendu du directeur de la Division Afrique au Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (DPKO), le Conseil de sécurité a salué aujourd'hui, dans une déclaration à la presse, le fait que « les élections se sont tenues comme prévu le 11 octobre de manière ordonnée et pacifique ».

Les membres du Conseil ont félicité les Libériens « qui ont montré leur engagement à reconstruire le Libéria de manière démocratique en participant aux élections ».

Le Conseil espère maintenant que l'annonce du résultat des élections se fera dans un climat serein et rappelle l'importance de la réussite du processus électoral pour établir la stabilité et la prospérité dans le pays.

« Le dépouillement des bulletins de vote a commencé et la Commission nationale des élections fera connaître les résultats dès qu'ils seront transmis par les bureaux de vote. Les résultats définitifs devraient être annoncés d'ici le 26 octobre », avait rappelé le Secrétaire général dans un message publié le 12 octobre dernier.

« Le taux de participation parmi les 1,35 millions d'électeurs inscrits a été très élevé. Le scrutin a été contrôlé par quelque 3 533 observateurs nationaux et 421 observateurs internationaux représentant plusieurs organisations », avait-il précisé (voir notre dépêche 12 octobre 2005).

Plus ancienne république d'Afrique, le Liberia est tombé dans l'instabilité au début des années 80, après le coup d'Etat de Samuel Doe et une décennie de gouvernement arbitraire et de crise économique. Il a ensuite sombré dans la violence et la guerre civile avec la prise du pouvoir par la force du Front patriotique de libération nationale du Liberia, dirigé par Charles Taylor.

En 1992, le Conseil de sécurité a imposé au Libéria un embargo sur les armes et le Secrétaire général a nommé un représentant spécial chargé de faciliter les pourparlers entre la CEDEAO et les belligérants.

Après la signature de l'accord de paix de Cotonou au Bénin en 1993, négocié grâce à la médiation de la CEDEAO, le Conseil de sécurité a créé la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL), qui avait pour mandat notamment de contrôler le respect de l'accord de paix et d'en vérifier l'application impartiale par toutes les parties.

Toutefois, des retards dans l'application des accords et la reprise des combats entre factions libériennes ont fait qu'il n'y a pas eu d'élections en février-mars 1994, comme prévu.

En 1995, les élections présidentielles ont vu la victoire de Charles Taylor. En novembre 1997, le mandat de la MONUL s'étant achevé le 30 septembre, l'ONU a créé le Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix au Libéria (BANUL), dirigé par un représentant du Secrétaire général.

Une rébellion dans le nord du pays et la reprise des affrontements ainsi que la pression internationale pour faire cesser le soutien du Liberia à la guerre civile en Sierra Leone a conduit Charles Taylor à démissionner en 2003, puis à partir en exil au Nigeria.

Près de 250.000 personnes sont mortes au cours de la guerre civile au Liberia, marquée par une grande violence contre les populations civiles, les violations des droits de l'homme et le recours aux enfants soldats ainsi que par le pillage systématique des ressources du pays.

Charles Taylor reste recherché par le Tribunal pénal pour la Sierra Leone, qui a retenu 17 chefs d'accusation à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité (voir notre dépêche du 22 mars 2005).

La Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) a été établie par la résolution1509 (2003) du Conseil de sécurité, le 19 septembre 2003, pour vérifier la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu et le processus de paix, pour assurer la sécurité du personnel des Nations Unies, pour appuyer les activités humanitaires et en faveur des droits de l'homme et enfin pour appuyer l'effort de réforme de la sécurité nationale. Elle est forte de plus de 15.000 militaires.

Un gouvernement de transition a été alors établi avec pour mission de préparer le pays pour les élections, élections qui se sont déroulées aujourd'hui.