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2006 doit être l'année du commerce, affirme Kofi Annan à Salamanque

2006 doit être l'année du commerce, affirme Kofi Annan à Salamanque

Kofi Annan
Le Secrétaire général a appelé aujourd'hui, lors du sommet ibéro-américain de Salamanque, au démantèlement des barrières aux exportations des pays en développement et à la réduction des subventions agricoles qui créent des distorsions dans le commerce.

« Si l'année 2005 a été celle de progrès importants dans le domaine de l'aide au développement et de l'effacement de la dette, 2006 doit être celle du commerce », a affirmé aujourd'hui le Secrétaire général lors d'une allocution au Sommet ibéro-américain de Salamanque, dans le cadre de sa tournée européenne qui l'a conduit de la Suisse à l'Espagne.

« Si nous voulons conclure les négociations de Doha d'ici à la fin de l'année prochaine, il faut accomplir de véritables progrès lors des pourparlers de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de Hong Kong en décembre », a déclaré Kofi Annan.

« En particulier, tous les membres de l'OMC doivent montrer l'exemple afin de rompre les blocages sur l'agriculture. Il nous faut des mesures concrètes pour réduire les droits de douane, surtout sur les produits sensibles pour les pays en développement, pour éliminer les subventions à l'exportation dans un délai précis et pour réduire les subventions internes qui créent des distorsions dans le commerce », a-t-il souligné.

Les négociations sur la libéralisation du commerce international se déroulent au sein de l'OMC, créée en 1995 pour remplacer le GATT qui était chargé depuis 1947 de superviser le système commercial multilatéral. Partant d'une déclaration de principe sur les objectifs à atteindre, les séries de débats – communément appelées « cycles » - s'étalent souvent sur plusieurs années.

Ainsi, la Déclaration de Doha, adoptée lors de la réunion de novembre 2001 qui s'est tenue à Doha au Qatar, établit le mandat des négociations sur divers thèmes, en particulier celles relatives à la libéralisation au niveau international du commerce de l'agriculture et des services, et fixait au 1er janvier 2005 la date limite pour l'achèvement des négociations.

Depuis, la Conférence ministérielle qui s'était tenue à Cancún au Mexique en septembre 2003 a été gâchée par un désaccord sur des questions relatives à l'agriculture, notamment le coton, questions que devront résoudre les prochaines négociations qui se tiendront à Hong-Kong avant le 1er janvier 2006.

Dans le document final du sommet mondial qui s'est tenu en septembre à New York les Etats Membres déclaraient qu'ils s'efforceraient « d'atteindre l'objectif du Programme d'action de Bruxelles qui consiste à ce que tous les pays les moins avancés aient accès pour leurs produits d'exportation, en franchise de droits et hors quotas, aux marchés des pays développés et à ceux des pays en développement qui sont en mesure de leur accorder cet accès, et nous aiderons les pays les moins avancés à surmonter les difficultés qu'ils rencontrent sur le plan de l'offre ».

Les Etats-Unis ont récemment fait savoir qu'ils accepteraient de grandement réduire leurs propres barrières douanières et les subventions agricoles si l'Union européenne (UE) et le Japon en faisaient autant. Cette proposition a reçu un écho positif de la part de l'UE.

Lors de son allocution à l'ONU, le président des Etats-Unis George Bush avait déjà appelé à « supprimer les subventions agricoles qui faussent le commerce et freine le développement » et à « supprimer les tarifs douaniers et autres barrières pour ouvrir les marchés aux agriculteurs du monde entier » (voir notre dépêche du 14 septembre 2005).