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Le Conseil de sécurité « préoccupé » par le regain de violence au Darfour

Le Conseil de sécurité « préoccupé » par le regain de violence au Darfour

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Le Conseil de sécurité s'est dit, dans une déclaration à la presse faite hier, « profondément préoccupé par la recrudescence de la violence au Darfour qui leur a été récemment signalée » et a condamné « la montée du banditisme, qu'évoque le Secrétaire général dans son rapport ».

« Les membres du Conseil ont accueilli avec satisfaction le lancement de la sixième série de négociations à Abuja. Ils ont réaffirmé leur appui sans réserve à ces négociations, ainsi qu'au principal négociateur de l'Union africaine, Salim Ahmed Salim », a déclaré hier son président pour le mois de septembre, l'ambassadeur des Philippines Lauro Baja, à l'issue de consultations à huis clos sur le Soudan.

« Ils ont souligné que seul un règlement politique permettrait une paix et une réconciliation durables au Darfour. Ils ont exhorté le Mouvement de libération du Soudan/Armée de libération du Soudan [A/MLS], le Mouvement pour la justice et l'égalité [JEM], et le gouvernement soudanais à négocier de bonne foi afin de parvenir à un accord de paix au Darfour avant la fin de 2005 », a précisé le président.

« Ils ont souligné la nécessité, pour toutes les parties, de faire preuve de calme et de retenue et de respecter scrupuleusement le cessez-le-feu et ont demandé instamment à ce que la violence au Darfour et les divisions internes des deux parties ne compromettent pas la progression des négociations », a-t-il ajouté.

Les membres du Conseil ont par ailleurs engagé toutes les parties à « conclure l'Accord sur le statut des forces, afin de permettre la libre circulation sur le territoire soudanais des membres de la Mission des Nations Unies au Soudan (UNMIS) » et à « mettre immédiatement un terme à tout ce qui peut faire obstacle aux mouvements du personnel de la Mission de l'Union africaine au Soudan ».

Ils ont aussi demandé que soient levées « toutes les restrictions imposées aux organisations humanitaires » au Darfour.

Les membres du Conseil ont enfin invité tous les donateurs à honorer les engagements pris à Oslo de contribuer à la consolidation de la paix au Soudan.

« Si la violence continue à s'intensifier au Darfour, les 11 000 travailleurs humanitaires qui portent secours à plus de 2,5 millions de personnes ne pourront pas maintenir leurs opérations », a prévenu le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, dans une conférence de presse donnée hier à Genève.

Jan Egeland a également déploré que la pression de la communauté internationale sur le gouvernement du Soudan se soit relâchée (voir notre dépêche du 28 septembre 2005).

De son côté, Jan Pronk, Envoyé de l'ONU au Soudan, qui se rendra demain à Abuja pour suivre la reprise des pourparlers de paix sur le Darfour, a condamné hier les deux récentes attaques contre des réfugiés soudanais, au Darfour et au Tchad (voir notre dépêche du 28 septembre 2005.

Suite à la Déclaration de principes pour le règlement du conflit au Darfour, signée le 5 juillet dernier, la 6e série de pourparlers de paix d'Abuja, a repris le 15 septembre, pour tenter de trouver une issue au conflit qui fait rage au Darfour depuis presque trois ans.

Le conflit a déjà causé la mort de 180 000 personnes, provoqué le déplacement de plus de 2 millions de civils et affecté près de 3,4 millions de personnes.

Voir le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation au Darfour.