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Sommet : le Japon réclame un siège permanent au Conseil de sécurité

Sommet : le Japon réclame un siège permanent au Conseil de sécurité

Kofi Annan avec le Premier Ministre Koizumi (archives)
Dans un discours prononcé à l'Assemblée générale hier, dans le cadre du sommet qui célèbre les 60 ans des Nations Unies, le Premier ministre japonais a réclamé un siège permanent au Conseil de sécurité et appelé à la suppression des références aux « Etats ennemis » dans la Charte de l'ONU.

« Le monde a changé de manière spectaculaire depuis 60 ans. L'Asie et l'Afrique, jadis prises dans les chaînes du colonialisme, sont désormais des acteurs importants de la communauté internationale. Depuis 60 ans, le Japon a suivi le chemin du développement en tant que nation pacifique, apportant une contribution définitive à la paix et à la prospérité dans le monde », a déclaré hier à l'Assemblée générale, le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi.

« La composition du Conseil de sécurité doit refléter ces changements fondamentaux. Le Japon est convaincu que la réforme du Conseil de sécurité est une cause juste pour la communauté internationale tout comme la suppression de la clause désuète d'Etats ennemis présente dans la Charte des Nations Unies », a ajouté Junichiro Koizumi.

« Le Japon est prêt à jouer un rôle majeur, en tant que membre permanent, dans un Conseil réformé », a indiqué le Premier ministre, appelant les Etats membres à prendre une décision rapide sur la réforme du Conseil de sécurité, avant la fin de la 60e session de l'Assemblée générale.

Le document final qui doit être soumis à l'approbation des chefs d'Etat et de gouvernement aujourd'hui ne fait qu'évoquer la réforme du Conseil de sécurité. En revanche, les Etats membres conviennent de supprimer les références aux « Etats ennemis » figurant dans la Charte des Nations Unies.

Le président chinois Hu Jintao a également plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité mais en écartant la candidature du Japon. Cette réforme devra, a déclaré hier le président chinois à l'Assemblée générale, « renforcer en priorité la représentation des pays en développement, notamment des pays africains et donner davantage de chances à un plus grand nombre d'Etats, surtout aux pays de petite et moyenne taille, de participer à la prise de décisions ».

Le Premier ministre français a en revanche soutenu le Japon en approuvant hier la proposition du G-4 – Japon, Allemagne, Brésil, Inde - qui proposait d'élargir le Conseil de sécurité à 25 membres contre 15 aujourd'hui – en ajoutant 6 sièges permanents et 4 non permanents aux 5 membres permanents et aux 10 non permanents qui siègent actuellement (voir notre dépêche du 15 septembre 2005).

Mais le projet de résolution du G-4, parrainé par la France et présenté le 11 juillet dernier à l'Assemblée générale, n'avait pas obtenu le soutien nécessaire sur la scène internationale.

Le 4 août dernier, en décidant de ne se rallier à la proposition du G-4, les pays africains ont porté un coup d'arrêt au projet - le G-4 ne pouvait plus obtenir les 128 voix nécessaires pour faire passer la résolution à l'Assemblée générale-, d'autant que les Etats-Unis et la Chine étaient opposés au projet (voir notre dépêche du 12 juillet 2005, et celle du 11 juillet 2005).

Les États-Unis s'étaient catégoriquement opposés à la proposition du G-4, le 12 juillet dernier, mais avaient cependant reconnu le droit du Japon à prétendre à un siège permanent au sein du Conseil de sécurité.

La Chine avait également mis en garde contre toute décision prématurée. Seule une décision jouissant du plus large consensus possible pourra réellement se prévaloir d'une confiance et d'un appui universels et servir les intérêts à long terme de tous les États membres, avait déclaré le représentant de la Chine le 11 juillet dernier à l'Assemblée générale (voir notre dépêche du 13 juillet 2005).