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Sommet mondial : les questions controversées du document final réapparaissent à l'Assemblée générale

Sommet mondial : les questions controversées du document final réapparaissent à l'Assemblée générale

L'Assemblée générale
Les thèmes qui ont été sources de profondes divisions lors des négociations du document final du sommet mondial – désarmement et non prolifération, définition du terrorisme, élargissement du Conseil de sécurité, réforme de la gestion de l'ONU - sont réapparus hier et aujourd'hui dans les discours à l'Assemblée générale et au Conseil.

Les thèmes qui ont été sources de profondes divisions lors des négociations du document final du sommet mondial – désarmement et non prolifération, définition du terrorisme, élargissement du Conseil de sécurité, réforme de la gestion de l'ONU - sont réapparus hier et aujourd'hui dans les discours à l'Assemblée générale et au Conseil.

Alors que le président des Etats-Unis a appelé, à l'ouverture du sommet, à la mise en oeuvre d'une profonde réforme de la gestion de l'ONU, donnant plus d'autorité et de flexibilité au Secrétariat, le représentant algérien a préféré souligner « le rôle important que devrait jouer non seulement un Conseil de sécurité remanié mais aussi une Assemblée générale dépositaire de la souveraineté internationale et qui devrait donc avoir un poids plus effectif dans les décisions de l'Organisation ».

Vladimir Poutine, président de la Russie, qui a pris la parole aujourd'hui à l'Assemblée générale, a estimé pour sa part que la position de son pays « sur l'amélioration de l'efficacité de l'ONU » était que « certes, il fallait la rendre plus proche des réalités actuelles » mais que « ce processus devait unir et non pas séparer » les Etats membres.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a plaidé pour « que la justice l'emporte au sein de l'Organisation, conformément à sa Charte, et que tous les États membres jouissent de droits égaux », notamment au Conseil de sécurité, préoccupation exprimée par de nombreux Etats à l'Assemblée générale.

Si le président iranien a condamné « l'unilatéralisme, la production et l'utilisation d'armes de destruction massive, les intimidations, le recours à la menace ou à l'utilisation de la force et l'imposition de guerres destructrices aux peuples pour la sécurité et la prospérité de quelques puissances », le Premier ministre de la France a hier rappelé à l'Iran, devant le Conseil de sécurité, que s'il violait les règles de non-prolifération nucléaire, la situation dans son pays devrait être portée devant le Conseil de sécurité (voir notre dépêche d'hier).

Sur la question du terrorisme, Tony Blair, Premier ministre du Royaume-Uni, a estimé que « l'humanité avait foi aujourd'hui dans les valeurs communes que nous partageons ». « Donnez aux peuples leur chance, et ils voteront toujours pour la liberté, a-t-il dit, ajoutant qu'il fallait toujours refuser l'extrémisme avec ses effets sur les droits de l'homme et la gouvernance ».

Le Premier ministre de la Malaisie, Abdullah Ahmad Badawi, a estimé « injuste d'associer une race ou une religion particulière à l'exercice du terrorisme » et réintroduit la distinction entre « les actes terroristes et le combat légitime des peuples pour l'autodétermination », position défendue par la Ligue des Etats arabes, qui est à l'origine du désaccord sur une définition du terrorisme, qui reste absente du document final.

Pervez Musharraf, président du Pakistan, a insisté sur la nécessité de combattre le terrorisme sous toutes ses formes, tout en s'efforçant de connaître les motivations des terroristes. Ce dernier a rappelé hier que le terrorisme était le meurtre de civils innocents et présenté hier à l'ONU une stratégie nationale en six points pour lutter contre l'incitation au terrorisme (voir notre dépêche du 14 septembre 2005).

« De même, pour éviter que les armes de destruction massive ne tombent entre les mains des terroristes, il est nécessaire d'éliminer à la fois les terroristes et ces armes », a-t-il assuré, rappelant que « la prolifération et la possession continue d'armes nucléaires représentent un danger mondial inacceptable » et pour l'élaboration d'un « nouveau consensus pour réaliser le désarmement et la non-prolifération ».

Hier, le Secrétaire général avait nettement souligné le caractère « inexcusable » de l'échec des négociations qui ont vidé totalement le document final du sommet des dispositions sur la non-prolifération nucléaire et sur le désarmement.

Sur cette question, le roi Juan Carlos d'Espagne a appelé à une action collective contre « la prolifération d'armes de destruction massive » et la présidente de la Finlande, Tarja Halonen, a regretté que « le ferme engagement à combattre le terrorisme ne soit pas accompagné de progrès en matière de désarmement et de non-prolifération ».

Lire le compte-rendu de toutes les déclarations prononcées au sommet mondial.

Voir les déclarations des intervenants au Sommet.