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Kofi Annan appelle les chefs d'Etat réunis au sommet 2005 à adopter le document final

Kofi Annan appelle les chefs d'Etat réunis au sommet 2005 à adopter le document final

Kofi Annan
Le Secrétaire général a engagé les chefs d'Etat et de gouvernement, réunis à partir de demain à New York, à approuver le document final du sommet, adopté aujourd'hui par l'Assemblée générale.

« Nous avons à présent un document final qui vient d'être approuvé par l'Assemblée générale pratiquement à l'unanimité, hormis deux délégations qui ont réservé leur position [Cuba et le Venezuela]», a déclaré aujourd'hui Kofi Annan lors d'une conférence de presse donnée au siège de l'ONU à New York.

image• Retransmission de la conference de presse[30mins]

Le Secrétaire général a fait savoir, au cours de cette conférence de presse que s'il n'avait pas obtenu tout ce qu'il espérait, ce document constituait une bonne base de départ pour poursuivre les réformes souhaitées.

« Le document comprend un chapitre important sur le développement. Nous avons fait approuver le Conseil des droits de l'homme, la Commission de consolidation de la paix ainsi que la responsabilité de protéger. On a une déclaration sur le terrorisme et un fonds pour la démocratie a été créé », a rappelé le Secrétaire général (voir notre dépêche d'aujourd'hui sur le document final).

« Le grand absent, c'est la non-prolifération et le désarmement. C'est réellement une honte. Nous avons échoué à deux reprises cette année dans le domaine de la non-prolifération et encore une fois aujourd'hui », a-t-il souligné.

« Les dirigeants verront là un signal clair pour qu'ils renaissent de leurs cendres et assument leurs responsabilités à un moment où nous nous inquiétons de voir des armes de destruction massive tomber dans des mains criminelles », a-t-il fait remarquer.

« Manifestement, a-t-il poursuivi, nous n'avons pas obtenu tout ce que nous voulions et avec quelques 191 États Membres, ce n'est pas chose facile que d'aboutir à un accord ».

« Je me souviens avoir dit à la presse ici dans cette salle en 1997 - quand je lançais la réforme et qu'on m'accusait de ne pas avoir réformé l'ONU en six semaines – que, lors d'un déjeuner que j'avais eu avec les membres du Conseil de sécurité, l'ambassadeur de Russie m'avait demandé de quoi je me plaignais et que j'avais eu plus de temps que Dieu. Je lui avais répondu que Dieu avait un gros avantage, c'était qu'il travaillait seul, sans l'Assemblée générale, sans le Conseil de sécurité et sans toutes les commissions », a-t-il plaisanté.

« Mais évidemment, avec un aussi grand nombre d'États Membres, c'est un chemin difficile. Nous avons cependant un document. C'est un grand succès. Il ne nous donne pas tout, mais on pourra l'améliorer », a-t-il souhaité.

Interrogé par ailleurs sur la possibilité d'une réforme du Conseil de sécurité, absente du document final, le Secrétaire général a affirmé qu'il ne pensait pas que « l'idée de la réforme du Conseil de sécurité soit morte ». « Je pense que le document adopté permettra aux Etats Membres de poursuivre la réforme du Conseil de sécurité. Et si je me souviens bien, on nous demande un rapport d'ici décembre. Je pense que parfois, on peut s'attendre à des surprises ».

S'agissant enfin de la question des méthodes de travail de l'Assemblée générale et de la capacité de blocage qu'offre le consensus à certains Etats, Kofi Annan a rappelé que, dans son rapport intitulé « Dans une liberté plus grande», document de base de la réforme, il avait indiqué que « le consensus était l'idéal ».

« Mais quand le consensus n'est pas possible, les Etats Membres ne devraient pas tolérer la passivité. Ils devraient mettre en place un mécanisme qui permette de conclure une discussion au moyen d'un vote. Il faut la volonté de faire cela. Tant que cette volonté n'est pas là, il faut continuer de négocier jusqu'au dénominateur commun le plus faible, sans cela on n'obtient aucune décision », a affirmé le Secrétaire général.

« C'est pourquoi je pense que lorsqu'il existe un large consensus autour d'une question, une petite minorité ne devrait pas avoir la possibilité de paralyser le processus. Je continue de penser que les Etats membres devraient trouver un moyen de voter. Je sais que ceci n'est pas très apprécié mais ceci doit être examiné dans le cadre de la réforme », a-t-il indiqué.