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L'adoption par les Etats membres du principe de la responsabilité de protéger, une avancée significative selon Jean Ping

L'adoption par les Etats membres du principe de la responsabilité de protéger, une avancée significative selon Jean Ping

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Dans un discours prononcé à la séance de clôture de la 59e session de l'Assemblée générale, au cours de laquelle les Etats membres ont adopté le document final du sommet mondial qui s'ouvrira demain, Jean Ping a souligné l'avancée significative que constituait l'adoption du principe de la responsabilité internationale de protéger les populations civiles contre les génocides et les crimes contre l'humanité.

Dans un discours prononcé à la séance de clôture de la 59e session de l'Assemblée générale, au cours de laquelle les Etats membres ont adopté le document final du sommet mondial qui s'ouvrira demain, Jean Ping a souligné l'avancée significative que constituait l'adoption du principe de la responsabilité internationale de protéger les populations civiles contre les génocides et les crimes contre l'humanité.

Dans ses remarques de clôture, le Gabonais Jean Ping, président de la 59ème session de l'Assemblée générale, a passé en revue aujourd'hui les grandes lignes du document final du sommet mondial 2005, adopté dans l'après-midi par les Etats membres après plus de six mois de consultations et de négociations, et souligné les avancées réalisées (voir notre dépêche d'aujourd'hui sur ce document).

Au chapitre des droits de l'homme, les Etats membres ont adopté le principe de la « responsabilité internationale de protéger » les populations contre le génocide, les crimes de guerres, le nettoyage ethnique et les crimes contre l'humanité, lorsque les gouvernements ne sont pas disposés ou ne sont pas en mesure de le faire, au besoin en ayant recours à la force.

Les membres de la communauté internationale se sont déclarés prêts à « mener une action collective, au moment opportun et de manière décisive, à travers le Conseil de sécurité, en accord avec la Charte, et notamment le Chapitre VII » – qui prévoit le recours à la force.

image• Retransmission de la séance de l'Assemblée générale[65 mins]-

Lors d'une conference de presse donnée aujourd'hui, à l'issue de la séance de l'Assemblée générale, Jean Ping a par ailleurs rappelé que la réforme de la gestion de l'ONU était engagée même si le projet de document final ne réglait pas toutes les questions.

image•Retransmission de la conférence de presse [30mins]-

Interrogé sur la règle du consensus à l'ONU, cité comme cause de la poursuite des négociations jusqu'à la dernière minute, Jean Ping a rappelé que la règle à l'ONU était le vote mais que l'existence d'une « majorité automatique » à l'Assemblée générale dans les décennies précédentes avait conduit à adopter la méthode du consensus qui « n'est pas parfaite ».

Interrogé sur les « pans entiers » de la réforme proposée par le Secrétaire général qui ont disparu du document final, notamment la réforme du Conseil de sécurité et la question du désarmement, Jean Ping a souligné que cela reflétait tout simplement l'absence de consensus entre les Etats sur ces questions.

A la question d'un journaliste qui lui demandait, « que diriez-vous aux millions de personnes qui ne bénéficieront pas des réformes proposées, bonne chance pour la prochaine fois ? », Jean Ping a répondu qu'« on aurait pu mettre en place un plan Marshall pour le monde ».

« Mais force est de constater, a-t-il fait remarquer, qu'une telle volonté politique ne se dessine pas aujourd'hui ».

« Néanmoins, a-t-il ajouté, on ne peut pas dire que rien n'est fait. L'annulation de la dette des 18 pays les plus pauvres, [décidée au G8 de Gleneagles] ce n'est pas rien, même s'il faudrait faire plus pour les pays à revenu intermédiaire ».

« Ces préoccupations sont celles de millions d'être humains, qui meurent du paludisme, du VIH/sida, a-t-il poursuivi. Ainsi que le rappelle Jeffrey Sachs, la simple distribution de moustiquaires imprégnées à un ou deux dollars, pourrait sauver des milliers d'enfants du paludisme dans les pays en développement ».

« Peut-être que les opinions publiques ne sont pas encore suffisamment sensibilisées », a-t-il avancé.

Enfin, sur la question du terrorisme et de l'adoption d'une convention, ainsi que le prévoit le document final en l'absence d'une définition, Jean Ping a rappelé que « cela faisait dix ans que l'on discutait d'une telle définition ».

« Si les Etats Membres y parviennent, tant mieux sinon, on ne peut pas attendre ». « A-t-on besoin de définir un éléphant, pour le protéger ? », a-t-il conclu.