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ONU-HABITAT : 3 milliards de personnes auront besoin d'un logement d'ici à 2030

ONU-HABITAT : 3 milliards de personnes auront besoin d'un logement d'ici à 2030

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Alors que trois milliards de personnes, soit 50% de la population mondiale, vit déjà dans des zones urbaines, le Programme des Nations Unies pour les établissements humains prévoit, dans son rapport annuel sur les établissements humains, que près de trois milliards de personnes supplémentaires nécessiteront un logement d'ici à 2030.

« Au cours des 25 prochaines années, plus de 2 milliards de personnes vont nécessiter un logement, ce qui veut dire qu'il faudrait construire 96 150 logements chaque jour soit 4.000 par heure d'ici à 2030 », indique un communiqué du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-HABITAT) publié aujourd'hui, à l'occasion du lancement de son dernier rapport annuel.

En Indonésie, indique le communiqué, 85 millions de personnes, soit 40% de la population totale vivaient en zone urbaine en 2000. Or, d'ici à 2010, ce seront 120 millions de personnes qui vivront en zone urbaine, soit 50% de la population. Selon les prévisions d'ONU-HABITAT, le pays aura besoin de 735 000 unités de logement supplémentaires au cours des dix prochaines années. 420 000 autres logements devront être améliorés.

Intitulé « Financement des logements urbains », le Rapport mondial 2005 sur les établissements humains souligne les défis auxquels la communauté internationale doit faire faire pour financer le développement de logements urbains et se concentre sur les besoins des populations les plus pauvres, prenant en compte les objectifs à atteindre pour réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Si des ressources financières ne sont pas investies dans le développement des logements urbains, les trois milliards de personnes qui nécessitent un logement d'ici à 2030 vont tomber dans le piège de la pauvreté urbaine et vivront dans des conditions déplorables, prévient le rapport.

Pour ONU-HABITAT, les crises manifestées par les expulsions massives des bidonvilles, au Zimbabwe, à Mumbai en Inde ou au Malawi, s'inscrivent dans le cadre plus large de la crise du financement du logement urbain à long terme.

A cet égard, lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui au siège de l'ONU à New York, la directrice d'ONU-HABITAT, Anna Tijbaijuka, a notamment cité le Brésil comme exemple à suivre pour régler le problème des bidonvilles.

Le rapport recommande par ailleurs plusieurs systèmes innovants pour financer la construction de logements et rappelle que les contributions du secteur privé continueront à être nécessaires dans le futur.

La crise du logement arrive à un moment où l'économie mondiale enregistre un taux de croissance continue de 4%. Malgré cette croissance, la pauvreté reste un « problème durable » dans la mesure où 64% de la population en Afrique et en Asie du Sud vit avec moins de 2 dollars par jour, fait remarquer d'ONU-HABITAT dans son communiqué.