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Iraq : les violations des droits de l'homme restent préoccupantes, selon un rapport de l'ONU

Iraq : les violations des droits de l'homme restent préoccupantes, selon un rapport de l'ONU

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Un rapport de la Mission de l'ONU en Iraq publié aujourd'hui met en lumière les graves violations des droits de l'homme commises tant par les groupes armés d'opposition que par les forces de police gouvernementales et la force multinationale.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq, Ashraf Qazi, a publié aujourd'hui un rapport sur la situation des droits de l'homme en Iraq couvrant la période juillet-août 2005.

« Le manque de protection des droits de l'homme fondamentaux en Iraq reste préoccupant ». « Tout citoyen devrait bénéficier des droits et protections stipulées dans les traités et accords internationaux ratifiés par l'Iraq », déclare-t-il dans un communiqué de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq (MANUI) publié aujourd'hui à Bagdad.

Le rapport met en lumière les flagrantes violations des droits de l'homme commises lors d'opérations terroristes par les groupes d'opposition armés, visant des enfants, des officiers de police, des politiciens, des diplomates étrangers, des défenseurs des droits de l'homme et quiconque est considéré comme associé à la Force multinationale.

« Des cadavres apparaissent régulièrement à Bagdad et dans ses alentours, portant le plus souvent des signes de torture et dénotant vraisemblablement des exécutions extrajudiciaires ».

Le rapport note aussi l'impact des opérations spéciales de sécurité de la force multinationale et de l'armée iraquienne, dans le nord et le centre du pays, qui ont conduit au déplacement des populations et aux souffrances de civils innocents. En particulier, le Bureau des droits de l'homme de la MANUI souligne le recours à des armes non conventionnelles illégales.

Il souligne aussi les déficiences dans l'administration de la justice iraquienne, en particulier en ce qui concerne le sort des détenus dans le pays. Des rapports persistants signalent le recours excessif à la force et des arrestations de masse menées par la police iraquienne, ainsi que le recours systématique à la torture lors d'interrogations menées par le ministère de l'Intérieur.

Par ailleurs, la MANUI regrette à nouveau la décision des autorités iraquiennes d'autoriser la peine capitale, dont l'application est condamnée par la Commission des Droits de l'Homme (voir notre dépêche du 22 août 2005).

Enfin, le rapport met en lumière le sort des minorités turcomanes, arabes et kurdes à Kirkuk, Mosul et Tel Afar, victimes de détentions arbitraires, et de la communauté palestinienne qui se plaint de harcèlement de la part des autorités iraquiennes.

Le prochain rapport de la MANUI est attendu pour début novembre, indique le communiqué.

« La résolution 1546 du Conseil de sécurité donne à la MANUI mandat de « promouvoir la protection des droits de l'homme, la réconciliation nationale, et la réforme juridique et judiciaire en vue de renforcer l'état de droit en Iraq », action qui est menée par le Bureau des droits de l'homme de la Mission.