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Sommet mondial 2005 : nouvelle version du projet de document final

Sommet mondial 2005 : nouvelle version du projet de document final

L'Assemblée générale
Une nouvelle version du projet de document final du sommet mondial 2005, en cours de négociations, a été diffusée aujourd'hui par le président de l'Assemblée générale, Jean Ping.

La version révisée, fruit du travail d'intenses consultations au cours du week-end dernier, contient désormais un certain nombre de passages entre parenthèses, sur lesquels un accord reste à trouver avant le Sommet mondial 2005.

Concernant les dossiers développement et environnement, les principaux points encore en discussion portent sur l'aide publique au développement, la dette des pays en développement, la référence au Protocole de Kyoto.

Au chapitre du terrorisme, le projet introduit également plusieurs articles alternatifs exprimant la distinction entre la lutte contre l'occupation étrangère et l'illégalité du terrorisme à cette fin. Une des versions prévoit toutefois que « la lutte contre l'occupation étrangère ne peut être considérée comme du terrorisme ».

La réforme de la gestion de l'ONU reste aussi un point de discussions.

Le nouveau projet introduit aussi un article engageant la communauté internationale à lutter contre l'impunité contre les crimes les plus graves.

Lors d'un entretien accordé hier à la BBC sur les « tentatives des Etats-Unis pour faire capoter » le sommet mondial 2005, alors que l'ambassadeur américain à l'ONU, John Bolton, a demandé quelque 750 amendements, il y a trois semaines, à un projet de document final, en discussion depuis près de six mois, Kofi Annan a indiqué qu'il s'était attendu à ce que les « Etats Membres agissent beaucoup plus vite, de façon plus concentrée et plus professionnelle ».

Le Secrétaire général a aussi déploré le caractère tardif des propositions américaines, rappelant que « lorsque l'on est en cours de négociations, si une des parties adopte une certaine position, la dynamique affecte les autres ».

Selon lui, les parties peuvent désormais considérer que « les vannes sont ouvertes » et proposer de nouveaux amendements ou bien faire blocus sur certains aspects clefs des propositions.

Sur la proposition de John Bolton de convenir d'un « accord de principes » au lieu d'un document final, Kofi Annan a estimé « qu'il n'était pas possible de négocier sur cette base », rappelant qu'aucun pays n'aurait tout ce qu'il désire.

Interrogé sur le « risque d'échec », le Secrétaire général a estimé « frustrant » qu'à l'ONU « le consensus soit définit comme l'unanimité ». « Lorsqu'une large majorité de membres veut quelque chose, il ne faudrait pas qu'une petite minorité puisse retirer son approbation de façon déraisonnable. Les Etats membres devraient avoir le courage de voter et de prendre des décisions. Mais ils recherchent le consensus à tout prix, ce qui revient à avoir 191 veto », a-t-il expliqué.

Le Secrétaire général a exprimé l'espoir que les deux prochains jours permettront de « sauver le processus » car en cas d'échec, c'est une occasion qui se présente « une fois par génération » qui aura été gâchée.

Le 31 août dernier, Kofi Annan avait pris la parole devant l'Assemblée générale afin de réclamer un nouvel engagement des Etats Membres à mettre en oeuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement dans la déclaration finale du sommet de septembre (voir notre dépêche du 31 août 2005).