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HCR : les réfugiés rwandais quittent progressivement les bois de RDC

HCR : les réfugiés rwandais quittent progressivement les bois de RDC

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Les Rwandais qui s'étaient réfugiés dans les forêts de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) acceptent progressivement de regagner leur pays avec l'aide de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés. Huit cent réfugiés rwandais sont rapatriés chaque mois depuis Kivu par le HCR, et plus de 78 000 ont été rapatriés depuis 2000.

Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) promeut activement le retour des réfugiés au Rwanda en envoyant ses employés informer ceux qui se cachent toujours dans la forêt dense de RDC ainsi que les communautés isolées de la région du Kivu qu'ils peuvent désormais rentrer chez eux en toute sécurité.

Le HCR dispose de vingt centres de regroupement, d'où il envoie les réfugiés dans un centre de transit avant de les rapatrier au Rwanda, indique un communiqué

de l'agence publié aujourd'hui à Bukavu en RDC.

La plupart des réfugiés qui sortent de la forêt sont en mauvaise santé car ils sont restés isolés du reste du monde pendant des années. Les femmes et les enfants, dont beaucoup sont orphelins, sont traumatisés, indique le communiqué.

Il pourrait rester des dizaines de milliers de réfugiés dans les forêts du Kivu, même si leur nombre exact est impossible à déterminer en raison de leur éparpillement et du très mauvais état des routes.

Les Rwandais qui se cachent toujours dans la forêt sont des Hutus, groupe ethnique qui a massacré 800 000 de ses compatriotes Tutsis en 1994. Nombre d'entre eux ont peur de rentrer au Rwanda car ils craignent de passer pour des génocidaires, ou ils ont entendu des rumeurs selon lesquelles tous les réfugiés étaient tués dès leur retour au pays. La diffusion sur la radio des Nations Unies de témoignages de Rwandais étant rentrés chez eux sains et sauf, ainsi que la visite des employés du HCR a cependant convaincu un certain nombre de réfugiés de rentrer.

Le rapatriement reste cependant conditionné à l'action des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), affirme Jaya Murthy, officier de rapatriement du HCR. « La plupart des réfugiés de la forêt sont détenus par le FDLR, ce qui nous empêche de leur expliquer qu'ils peuvent rentrer librement chez eux ». Groupe de rebelles hutus rwandais, le FDLR contrôle une grande partie de la région du Kivu. Il est accusé d'avoir joué un rôle majeur dans le génocide.

Lorsque le FDLR s'était engagé en mars 2005 à mettre un terme au conflit armé, le nombre de réfugiés gagnant les centres de regroupement du HCR pour être rapatrié avait considérablement augmenté. Cependant, ce nombre a diminué depuis que de nouvelles atrocités ont été commises dans le Kivu, ainsi qu'après l'exil hors du Rwanda de citoyens fuyant les tribunaux.

Lors du génocide de 1994 au Rwanda, les milices de l'ethnie Hutu avaient tué 800 000 personnes. Les victimes étaient des membres de l'ethnie Tutsi ou des Hutus modérés.

Lire les témoignages de réfugiés dans le communiqué du HCR.