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R. D. du Congo : à la veille du 45e anniversaire de l'indépendance, la MONUC lance un appel au calme

R. D. du Congo : à la veille du 45e anniversaire de l'indépendance, la MONUC lance un appel au calme

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A la veille du 45ème anniversaire de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC) qui coïncide avec la fin de la première période de transition qui doit mener à des élections, la Mission de l'ONU appelle les Congolais à éviter tout débordement.

La Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) « présente ses meilleurs vœux au peuple congolais à l'occasion du 45ème anniversaire de l'Indépendance de la République démocratique du Congo », a indiqué lors du point de presse hebdomadaire de la Mission, la porte-parole, Rachel Eklou- Assogbavi.

« Cette journée est interprétée différemment par de nombreux Congolais puisque le 30 juin marque aussi la fin de la première période de la transition, période qui a été prolongée pour une durée de six mois à compter du 1er juillet 2005, conformément à l'article 196, alinéa 2, de la Constitution de transition, selon le texte voté par les parlementaires », a-t-elle poursuivi.

« Si le droit de manifester est garanti par la Constitution de la transition et le maintien de l'ordre une prérogative du gouvernement dans la limite du respect du principe de proportionnalité, la MONUC, une fois encore, appelle au sens des responsabilités de chacun afin d'éviter les débordements ou les dérapages, d'où qu'ils viennent ».

La porte-parole a souhaité qu'en cette période cruciale de son histoire contemporaine, « marquée par des réformes importantes et dont l'issue sera la tenue d'élections libres, transparentes et démocratiques », la fête de l'Indépendance soit « une journée de réflexion sur les 45 ans qui se sont écoulés depuis l'Indépendance et sur le chemin qui reste encore à parcourir pour que tous les Congolais puissent bénéficier des richesses de leur pays en élisant les représentants qu'ils auront choisi ».

Dans son dernier rapport (S/2005/320) au Conseil de sécurité sur la RDC, le Secrétaire général estimait que « la tenue des élections était un élément clef pour passer d'une situation de sortie de conflit à celle d'un État véritablement démocratique, unifié et stable ».

« Les prochaines élections constitueront le premier scrutin national en République démocratique du Congo depuis 1965. Leur tenue pose un certain nombre de problèmes majeurs : difficulté logistique de toucher tous les électeurs dans un pays aussi vaste que l'Europe et pratiquement exempt de routes, population dépourvue de cartes d'identité et aucun recensement depuis 1984, insécurité créée par des groupes armés dans certaines régions et tensions politiques dans d'autres; et pression inhérente au grand espoir de changement qui anime la population », indiquait le rapport.

« Le processus électoral subira également les contrecoups d'un certain nombre d'éléments essentiels du programme de transition sur lesquels les progrès se font nettement attendre, en particulier l'intégration et la réforme de l'armée et de la police, le programme législatif, l'extension de l'administration publique et la gestion des finances du pays. », rappelait le Secrétaire général.

L'Accord de paix global et inclusif sur la transition en République démocratique du Congo que les parties congolaises ont signé le 17 décembre 2002 traçait les grandes lignes d'un processus de transition débouchant sur des élections nationales qui devaient se tenir deux années après l'entrée en fonctions du gouvernement de transition, en juin 2003. Cette période de transition pouvait être prolongée de deux périodes de six mois si les préparatifs techniques des élections prenaient du retard.

Lors de la conférence de presse d'aujourd'hui, le directeur de l'Information Publique de la MONUC, Kemal Saiki, a précisé que la Mission assurera la protection de son matériel et de son personnel ainsi que celle des institutions du pays pour qu'elles puissent être fonctionnelles.

Le porte-parole militaire a précisé que la MONUC avait fait venir à Kinshasa deux hélicoptères de reconnaissance, qui auront pour mission de « de renseigner le commandement sur la situation courante et le cas échéant, de servir de témoin impartial en cas de débordement lors d'éventuelles manifestations».

Par ailleurs, la MONUC a rappelé que la brigade de l'Ituri avait lancé lundi dernier une opération de bouclage contre des éléments de l'ex-milice PRPI à Medu, un village situé à 25 Km au sud-ouest de Bunia.

«Une compagnie bangladaise et deux sections pakistanaises ont été engagées pour boucler le village. Elles étaient appuyées par quatre hélicoptères MI25 qui se sont relayés pour appuyer les troupes au sol. Les éléments de la MONUC avaient rejoint le village par voie terrestre grâce à leurs véhicules de transport de troupes blindés», a ajouté le porte-parole militaire.

La MONUC a en outre établi un bilan du processus de désarmement, réinsertion communautaire (DRC), les dernières statistiques indiquant le chiffre de 15.575 combattants désarmés et un total de 6.300 armes récupérées par l'ONU.

Evoquant le « contenu d'une lettre d'un chef d'Etat d'un pays voisin à la RDC dénonçant l'inefficacité du processus de désarmement des milices en Ituri et de la présence de soldats des guérillas ougandaise et rwandaise dans l'Est du Congo », le porte-parole a indqiué que «la MONUC travaille jour et nuit à faire respecter l'embargo sur les armes aux frontières de la RDC, et particulièrement à la frontière ougandaise».

« La MONUC paie le prix fort. En 2005, 14 soldats de la mission ont déjà payé de leur vie leur engagement au profit du retour à la paix».

« Dire que la MONUC de manière active ou passive aide ou protège des bandes terroristes est une affirmation contraire à la vérité et qui au nom du souvenir de nos camarades tombés au champ d'honneur est inacceptable», a déclaré le directeur de l'information de la Mission.

Enfin, la MONUC a informé qu'une équipe de la division des Droits de l'Homme enquêtait actuellement sur les évènements survenus les 24 et 25 juin à Mbuji Mayi.

« Quatre personnes ont été tuées lors de ces événements. Selon des informations recueillies auprès de certains témoins, la police a ouvert le feu sur les manifestants après que ceux-ci aient jeté des pierres aux forces de l'ordre ».

Voir également, sur l'action de la communauté internationale et des autorités congolaises pour faciliter le retour et la réintégration des réfugiés et des personnes déplacées, le communiqué publié aujourd'hui par la MONUC.