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Le Secrétaire général demande au président kirghize de ne pas rapatrier de force les demandeurs d'asile ouzbeks

Le Secrétaire général demande au président kirghize de ne pas rapatrier de force les demandeurs d'asile ouzbeks

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Le Secrétaire général s'est entretenu aujourd'hui avec le président du Kirghizistan, Kurmanbek Bakiev, pour lui demander de garantir qu'aucun autre demandeur d'asile ouzbek ne soit rapatrié de force en Ouzbékistan.

« Le Secrétaire général a rappelé au président kirghize les obligations internationales de son pays et a offert l'aide des Nations Unies pour résoudre ce problème », indique son porte-parole dans un communiqué transmis aujourd'hui.

« Le Secrétaire général a demandé au président d'accorder son plein soutien à Kamel Morjane, le Haut Commissaire adjoint pour les réfugiés, qui est arrivé au Kirghizistan ce week-end », ajoute le communiqué.

Kamel Morjane a demandé aujourd'hui, à l'issue de sa visite au Kirghizistan, aux autorités kirghizes de continuer à offrir une protection aux 444 demandeurs d'asiles ouzbeks et promis en échange une aide généreuse de la communauté internationale pour aider le gouvernement dans sa tâche, a indiqué le porte-parole de l'ONU, lors de son point de presse quotidien au siège à New York.

Le 23 juin dernier, le Secrétaire général s'était déclaré « gravement préoccupé » par le sort des demandeurs d'asile ouzbeks au Kirghizistan. Il s'était notamment inquiété des informations faisant état de leur possible rapatriement forcé vers l'Ouzbékistan.

« Une telle décision contredirait les engagements que les autorités kirghizes ont pris récemment devant le Secrétaire général. Elle constituerait également une violation de la Convention des Nations Unies de 1951 sur les réfugiés dont le Kirghizistan est signataire », avait-il expliqué (voir notre dépêche du 23 juin 2005).

Le 15 juin dernier, une équipe du Haut Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) s'était rendue dans la région pour enquêter sur les tirs qui auraient fait plusieurs centaines de morts, le mois dernier, à Andijan en Ouzbékistan, lorsque les autorités ont tenté de disperser des manifestations (voir notre dépêche du 15 juin 2005).

« L'objectif est de disposer d'une vue d'ensemble des circonstances dans lesquelles se sont déroulés les événements d'Andijan, dont le bilan se situerait entre 173 morts - selon les autorités ouzbèks - et 800 morts - selon d'autres sources », indiquait le HCDH.

Les résultats de l'enquête devraient être connus dans les prochains jours.

Dans un communiqué du 10 juin dernier, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'était dit « choqué » de découvrir que quatre demandeurs dasile ouzbeks avaient été expulsés contre leur gré du Kirghizistan.

Suite à l'explosion de la violence à Andijan en Ouzbékistan, le 13 mai dernier, quelque 500 Ouzbeks ont fui leur pays pour chercher refuge au Kirghizistan (voir notre dépêche du 20 mai 2005).