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Libéria : le Conseil de sécurité maintient les restrictions sur l'exploitation du bois et des diamants

Libéria : le Conseil de sécurité maintient les restrictions sur l'exploitation du bois et des diamants

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Gravement préoccupé par la multiplication des activités d'exploitation minière sans licence et d'exportations illégales de diamants au Libéria, le Conseil de sécurité a décidé ce matin de reconduire les restrictions imposées sur la fourniture d'armements, le voyage de certains individus et l'importation de diamants ou de bois du Libéria.

Dans sa résolution 1607 (2005) adoptée ce matin à l'unanimité, le Conseil prie instamment le Gouvernement national de transition de redoubler d'efforts, avec l'appui de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), pour exercer son autorité sur les zones productrices de diamants, et d'instituer un régime officiel, transparent et susceptible de vérification internationale, de certificats d'origine gouvernant le commerce des diamants bruts en vue d'adhérer au Processus de Kimberley.

Lors de la séance de ce matin, le Conseil a aussi décidé de reconduire le Groupe d'experts créé en application de sa résolution 1579 (2004) pour une nouvelle période prenant fin le 21 décembre 2005.

Il a réitéré son intention de revoir au moins une fois par an les mesures en vigueur pour empêcher ces personnes d'utiliser des fonds et biens qu'ils ont détournés pour faire obstacle au rétablissement de la paix et de la stabilité au Libéria et dans la sous-région.

Par ailleurs, le Conseil demande au Gouvernement national de transition du Libéria de redoubler d'efforts sans tarder pour réformer l'office des forêts, mettre en œuvre l'Initiative du Libéria pour les forêts et mettre en application les recommandations de réforme du Comité chargé de l'examen des concessions forestières qui garantiront la transparence de la gestion des forêts.

Le Conseil de sécurité était saisi du dernier rapport du Secrétaire général sur le Libéria, dans lequel il estime que « malgré les progrès accomplis, un certain nombre de causes d'instabilité menacent de compromettre le succès du processus de transition, notamment les retards intervenus dans la restructuration des forces armées du Libéria et dans la mise à la disposition des anciens combattants de possibilités de réintégration ».

« Faute de progrès considérables sur ces deux fronts, il sera très difficile de trouver une stratégie de sortie viable pour la MINUL », indique le Secrétaire général dans son rapport.

« pour empêcher que les diamants bruts ne tombent entre les mains de ceux qui pourraient les utiliser pour attiser le conflit, il faudrait que le Gouvernement exerce un contrôle effectif sur les régions diamantifères et les frontières du Libéria ».

« Or le Gouvernement national de transition ne dispose pas des moyens voulus pour assurer un tel contrôle et la MINUL n'a ni le mandat ni les effectifs nécessaires pour jouer un tel rôle », indiquait Kofi Annan dans son rapport, précisant que « le Conseil de sécurité pourrait donc envisager d'élargir le mandat et d'accroître les ressources de la MINUL afin de permettre à celle-ci d'aider le Gouvernement national de transition à assurer la sécurité dans les zones productrices de diamants et de bois d'œuvre ».

Par ailleurs, dans sa résolution d'aujourd'hui, le Conseil de sécurité s'est déclaré profondément préoccupé par les informations selon lesquelles « l'ex-Président Charles Taylor et d'autres personnes qui lui sont encore étroitement associées continuent de mener des activités qui compromettent la paix et la stabilité au Libéria et dans la région ».

Le rapport du Secrétaire général précisait que l'ex-Président Charles Taylor serait régulièrement en contact avec ses anciens partenaires commerciaux et acolytes militaires et politiques au Libéria, et il est soupçonné de parrainer divers candidats à la présidence pour faire en sorte que le prochain gouvernement libérien compte des sympathisants. Cette question nécessite l'attention des dirigeants ouest-africains et du Conseil de sécurité, estimait le Secrétaire général.