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OIT : l'Argentin Carlos A. Tomada élu à la tête du Bureau International du Travail

OIT : l'Argentin Carlos A. Tomada élu à la tête du Bureau International du Travail

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Réuni vendredi dernier pour sa 293e session, le Conseil d'administration du Bureau International du Travail a élu Carlos A. Tomada, ministre argentin du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à sa présidence pour la session 2005-06. Le BIT a aussi approuvé le dernier rapport du Comité de la liberté syndicale qui condamne le Cambodge, la Colombie, Myanmar, la République islamique d'Iran et le Zimbabwe.

Juriste, spécialiste depuis 30 ans des questions du travail, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale en Argentine depuis mai 2003, Carlos A. Tomada succède à Philippe Séguin, qui a présidé le Conseil d'administration du Bureau International du Travail (BIT) au cours de la session 2004-05, indique un communiqué de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) (OIT) publié vendredi dernier à Genève.

Carlos A. Tomada a également siégé comme chef de la délégation argentine et comme conseiller technique à l'OIT.

Lors de son premier discours, le nouveau président du Conseil d'administration a indiqué qu'il ne ménagera pas ses efforts « pour que la dimension sociale de la mondialisation et la promotion du travail décent figurent en bonne place dans l'agenda des pays Membres de l'OIT ».

Par ailleurs, Leroy Trotman, Secrétaire général du syndicat des travailleurs de la Barbade et porte-parole du groupe des travailleurs au sein du Conseil, a été réélu à la vice-présidence de ce groupe. Daniel Funes de Rioja, président du Département de politique sociale de l'Union des industries argentines et Président du groupe des employeurs de l'Organisation des Etats américains (OAS) de 1995 à 1998, a été réélu à la vice-présidence des employeurs.

Tous trois constitueront le bureau du Conseil d'administration au cours de la prochaine session.

Le Conseil est l'organe exécutif de l'OIT et se réunit trois fois l'an à Genève. Il prend les décisions de politique générale et fixe le programme et le budget de l'Organisation, qui compte 178 Etats Membres.

Au cours cette réunion, le Conseil a approuvé le 337e rapport du Comité de la liberté syndicale. Le Comité avait examiné au mois de mai –juin, 35 des 120 cas dont il est actuellement saisi. Il avait porté une attention particulière, en matière de liberté syndicale, au Cambodge, à la Colombie, au Myanmar, à la République islamique d'Iran et au Zimbabwe.

S'agissant du Cambodge, le Comité a estimé que l'assassinat, à quatre mois d'intervalle, de deux leaders syndicaux, Chea Vichea et Ros Sovannareth, avait suscité de sérieuses inquiétudes. Il a vivement regretté que le gouvernement n'ait fourni que des informations partielles sur le meurtre de Chea Vichea et n'ait présenté aucun rapport détaillé sur les mesures prises pour rechercher les coupables de l'assassinat de Ros Sovannareth. Il a, de ce fait, appelé le gouvernement à lancer sans délai une enquête indépendante pour identifier ceux qui ont perpétré ces crimes et leurs instigateurs et à prendre à leur encontre les sanctions qui s'imposent.

Dans le cas de la Colombie, sous examen depuis 1995, le Comité a déploré l'impunité dont continuent de jouir les auteurs de nombreux assassinats et autres actes de violence commis à l'encontre de leaders syndicaux. De l'avis du Comité, cette impunité persistante contribue inévitablement au climat de violence qui affecte tous les secteurs de la société, et à l'anéantissement du mouvement syndical.

Il a exhorté avec force le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour poursuivre les enquêtes déjà commencées et à mettre fin à cette intolérable situation d'impunité. Donnant suite à une requête du Comité, le gouvernement colombien a invité son président à venir en visite dans le pays et à y rencontrer toutes les parties intéressées.

Le Comité est parvenu à des conclusions provisoires sur le cas de la République islamique d'Iran où, à deux reprises, des heurts avec les forces de sécurité ont entraîné arrestations et procès de certains leaders syndicaux. Il a demandé au gouvernement de s'assurer que toutes les charges retenues contre eux, en relation avec l'organisation et leur participation à la Journée du travail, en mars 2004, soient immédiatement retirées, et réclamé des précisions sur ces charges, indique le communiqué de l'OIT.

Le Comité a poursuivi l'examen de la situation au Myanmar, caractérisée par l'absence d'un cadre législatif permettant la liberté syndicale, l'absence totale d'organisations reconnues de travailleurs, l'arrestation et l'emprisonnement de syndicalistes et de travailleurs qui ont poursuivi leurs mouvements de protestation. Il a enjoint le gouvernement à prendre de réelles mesures pour assurer, en droit et en pratique, et à brève échéance, la liberté syndicale au Myanmar, et lui a rappelé qu'il avait tout loisir de trouver auprès du Bureau international du Travail l'assistance technique nécessaire à cette fin.

Le Comité s'est à nouveau penché sur le cas du Zimbabwe, dont le dossier fait état d'accusations d'arrestations et détentions arbitraires, d'actes d'intimidation contre les syndicats, de harcèlement et de licenciement de syndicalistes - leaders et adhérents - pour s'être livrés, en toute légitimité, à des activités syndicales.

Se référant à l'expulsion d'une mission de syndicalistes en visite dans le pays, le Comité a estimé tout à fait légitime qu'un mouvement syndical cherche conseil et appui auprès d'autres mouvements bien implantés dans la région pour défendre ou développer les organisations syndicales nationales. Il a demandé au gouvernement de permettre, à l'avenir, pareilles missions d'entraide et relevé, avec une réelle préoccupation, que la situation syndicale au Zimbabwe ne connaissait aucune évolution et qu'elle avait peut-être même empiré.

Le Conseil d'administration est l'organe exécutif du BIT qui est lui-même le secrétariat permanent de l'Organisation. Il se réunit trois fois pas an, en mars, juin et novembre. Il prend des décisions concernant l'action du BIT, adopte l'ordre du jour de la Conférence internationale du Travail ainsi que les propositions de programme et de budget qui sont soumises à celle-ci, et élit le Directeur général (voir, sur la structure de l'organisation, la page du site de l'OIT).