L'actualité mondiale Un regard humain

Israël demande la normalisation de son statut à l'ONU

Israël demande la normalisation de son statut à l'ONU

Kofi Annan et le ministre des Affaires étrangères d'Israël (archives)
Le ministre des affaires étrangères d'Israël a déclaré aujourd'hui que son pays poserait sa candidature à l'élection au Conseil de sécurité, à laquelle il n'a jamais participé, et réclamerait les mêmes droits que les autres 190 Etats Membres. Jusqu'en 2000, le refus du groupe régional asiatique d'admettre Israël lui interdisait de voter et d'être élu aux organes de l'ONU. Silvan Shalom a aussi demandé à l'ONU et aux grandes puissances de mettre un point d'arrêt au programme nucléaire iranien.

« Je pense que maintenant que notre ambassadeur a été désigné pour être Vice-Président de la prochaine session de l'Assemblée générale, le temps est venu de normaliser le statut d'Israël à l'ONU. Comme tout autre pays, Israël devrait avoir le même statut et les mêmes options », a déclaré aujourd'hui, lors d'un point avec la presse au Siège de l'ONU à New York, Silvan Shalom, ministre des Affaires étrangères d'Israël, à l'issue d'un entretien avec Kofi Annan.

Ce dernier a vivement remercié le Secrétaire général pour sa venue à l'inauguration du Musée de l'Holocauste, à Yad Vachem, à Jérusalem, et estimé qu'il existait à l'ONU « une nouvelle atmosphère à l'égard d'Israël, après la séance spéciale de l'Assemblée générale en commémoration de l'Holocauste » (voir notre dépêche du 15 mars 2005 sur la visite de Kofi Annan à Jérusalem et du 24 janvier sur la session extraordinaire).

« J'ai donc demandé au Secrétaire général de nous aider à y parvenir, notamment en posant notre candidature au Conseil de sécurité. Nous sommes en négociations avec le WEOG, même si cela n'arrivera pas du jour au lendemain », a déclaré Silvan Shalom, qui a rappelé « qu'Israël est le seul pays à ne pas avoir participé à la rotation des membres du Conseil de sécurité ».

« Comme vous le savez, Israël est le seul pays au monde qui n'a pas de groupe auquel appartenir ».

Jusqu'à son accession, en 2000, au WEOG, qui comprend outre les pays d'Europe occidentale, les l'Australie, le Canada, les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, Israël n'avait pas de droit de vote, ni de droit à être élu aux organes de l'ONU, en raison du refus du groupe auquel il appartient géographiquement, l'Asie, de l'y intégrer. Il ne pouvait pas non plus participer aux consultations des organes de l'ONU.

Silvan Shalom a souligné par ailleurs, à propos du soutien d'Israël à la candidature du Qatar au Conseil de sécurité, que son pays s'efforçait de normaliser les relations avec les pays arabes, notamment ceux avec lesquels il n'avait pas de conflit, comme les pays du Golfe et les pays d'Afrique du Nord.

Sur la question du Liban, le ministre des Affaires étrangères d'Israël a souligné la nécessité de mettre en oeuvre totalement la résolution 1559 du Conseil de sécurité, qui demande, outre le retrait total des troupes syriennes du pays, le désarmement des milices, en tout premier lieu le Hezbollah.

« Pour cela, il faut des élections et la création d'un nouveau Gouvernement, puis une volonté politique de déployer l'armée nationale libanaise sur tout le territoire », a-t-il affirmé.

« Nous cherchons à progresser aussi dans nos efforts avec les Palestiniens », a-t-il souligné, indiquant que le « Premier Ministre israélien Ariel Sharon et le Premier Ministre palestinien, Mahmoud Abbas, se rencontreraient le 21 juin prochain afin de coordonner la mise en oeuvre du plan de désengagement » israélien de la Bande de Gaza.

« Je pense qu'il est très important de le faire de concert avec les Palestiniens » et en coordination avec les Etats-Unis et l'Egypte.

Silvan Shalom a par ailleurs indiqué avoir abordé avec Kofi Annan la question de la prochaine réunion de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA, qui doit avoir lieu le 13 juin à Vienne.

« Les Iraniens essaient de gagner du temps, employant à chaque fois la même tactique, en adoptant une attitude extrême puis en négociant des compromis avec les pays européens afin de les convaincre de ne pas soumettre la question au Conseil de sécurité. Nous pensons qu'il est temps que cela soit fait ».

« La Syrie essaie de développer, comme l'Iran, un missile à plus longue portée. Il y quelques jours seulement, des essais ont été mis en oeuvre et cela montre que la Syrie fera tout ce qu'il est possible pour rester dominants dans la région », a estimé Silvan Shalom, qui a rappelé le sort du journaliste anti-syrien Samir Kassir (voir notre dépêche du 2 juin 2005), après celui de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri).

« Cette course aux armements est très dangereuse pour la région », a-t-il estimé, ajoutant que les extrémistes de « l'Iran, la Syrie, du Hezbollah, du Hamas et du Djihad islamique feraient tout pour saper la paix dans la région ».

« Nous demandons donc à l'ONU et aux principales puissances de freiner les efforts de la Syrie et de l'Iran pour développer des armes qui pourraient atteindre non seulement Israël mais aussi de nombreux pays de la région et des capitales européennes, comme Paris, Berlin, Londres, Madrid et le Sud la Russie ».

Interrogé sur l'ambiguïté d'Israël quant aux armes nucléaires, le ministre des Affaires étrangères israélien a répondu : « Israël est une démocratie, qui dispose de contre-pouvoirs ».

« Si une tyrannie comme l'Iran disposait de l'arme nucléaire, ce serait un cauchemar pour chacun de nous. Elle serait en mesure de déterminer quand détruire le monde. C'est une chose qu'Israël estime inacceptable », a-t-il conclu.

image• Retransmission du point de presse du Ministre des Affaires étrangères d'Israël [15mins]