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Pétrole contre nourriture : premier renvoi d'un responsable du programme de l'ONU en Iraq

Pétrole contre nourriture : premier renvoi d'un responsable du programme de l'ONU en Iraq

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Le Secrétaire général a décidé le renvoi immédiat de Joseph Stephanides, un des hauts responsables de l'ONU impliqués dans un appel d'offre irrégulier dans le cadre du programme « pétrole contre nourriture », a informé aujourd'hui le porte-parole de l'ONU.

Les mesures ont été prises « après un examen approfondi des faits », a déclaré aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York, ajoutant que Joseph Stephanides, ancien Directeur adjoint de la Division des affaires du Conseil de sécurité, avait été informé mardi 31 mai qu'il été mis fin à son contrat pour faute grave, conformément aux règles du personnel de l'Organisation.

La Commission d'enquête indépendante (CEI) mise en place par le Secrétaire général pour enquêter sur le Programme, dirigée par l'ancien chef de la Réserve fédérale américaine, Paul Volcker, avait estimé dans son rapport remis en février que le Comité directeur de l'ONU « avait compromis et contrecarré la concurrence dans le processus d'appel d'offres en écartant le moins offrant », avec « la participation active » de M. Stephanides.

Après la publication de ce rapport, ce dernier a été suspendu immédiatement et un processus administratif a été enclenché pour lui permettre de répondre aux accusations.

Selon le rapport de la CEI, Joseph Stephanides a violé les règles des marchés publics afin de permettre à la société « Lloyd's Register Inspection, Ltd », de bénéficier d'un contrat de plusieurs millions de dollars dans le cadre du programme « pétrole contre nourriture », estimant que les règles n'avaient pas été respectées.

M. Stephanides a reconnu que les règles n'avaient pas été techniquement respectées, mais qu'il avait agi non pas par profit personnel mais afin d'assurer à l'Organisation le prix le plus bas possible.

« Bien que la Commission ne doute pas de la sincérité de M. Stephanides quant au fait que la Lloyd's aurait la société la plus appropriée, ni que cette opinion était partagée par de hauts responsables de l'ONU et des membres du Conseil de sécurité », les règlements ont été violés, indique la CEI dans son rapport, qui souligne qu'il avait bénéficié de l'assistance du Royaume-Uni.

Quant à Benon Sevan, l'ancien chef du programme « pétrole contre nourriture », suspendu aux côté de M. Stephanides, pour avoir sollicité des crédits sous forme de pétrole alors qu'il était à la tête du programme, le porte-parole a précisé qu'aucune décision ne serait prise pour l'instant par l'ONU, qui attend la suite de l'enquête de la CEI.