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Le droit à une éducation primaire qui reflète la vision du monde des peuples autochtones reconnu à l'ONU

Le droit à une éducation primaire qui reflète la vision du monde des peuples autochtones reconnu à l'ONU

L'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, qui a terminé vendredi sa quatrième session, a reconnu que les peuples autochtones ont droit à une éducation primaire de qualité qui reflète la vision qu'ils ont du monde. Sa présidente a émis l'espoir que la promotion de l'accès universel à l'éducation primaire pour les peuples autochtones ne servira pas à justifier des politiques d'assimilation de ces populations dans les cultures dominantes.

La quatrième session de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones qui a terminé vendredi ses travaux sur le thème « Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et populations autochtones » a adopté une série de documents contenant les propositions de recommandations faites par les délégations, indique un communiqué de l'ONU.

Concernant le premier objectif des OMD, « Réduire l'extrême pauvreté et la faim », l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones a recommandé que des mesures soient prises, dans le cadre de la Commission du développement durable, pour empêcher la privatisation de l'eau et la conclusion d'accords gouvernementaux remettant en cause l'intégrité des ressources en eau et ayant pour effet d'appauvrir les communautés, en particulier les femmes autochtones.

Concernant le deuxième objectif des OMD, « assurer l'éducation pour tous », l'Instance reconnaît que les peuples autochtones ont droit à une éducation primaire de qualité qui reflète la vision qu'ils ont du monde. Elle recommande aux États de promouvoir l'éducation interculturelle en lui donnant la priorité dans la politique nationale afin d'assurer aux enfants autochtones l'accès, sur un pied d'égalité, à une éducation primaire de qualité et culturellement adaptée, tel que stipulé dans la Convention relative aux droits de l'enfant.

Sur les droits de l'homme et les libertés fondamentales des peuples autochtones, l'Instance a recommandé aux États Membres, aux organismes de l'ONU, au Haut Commissariat aux droits de l'homme et aux autres instances onusiennes de renforcer leurs mécanismes afin de s'opposer aux violations des droits de l'homme, à la militarisation des terres autochtones et à la violence systémique des États Membres à l'égard des peuples autochtones. L'instance recommande également aux États Membres de s'assurer, avec la pleine participation des peuples autochtones, que les droits d'existence de ces peuples sont reconnus dans leur constitution.

Dans ses remarques de clôture, la présidente de l'Instance permanente, Victoria Tauli-Corpuz, a émis l'espoir que les recommandations adoptées sur la question des OMD relatif à la promotion de l'accès universel à l'éducation primaire ne serviront pas à justifier des politiques d'assimilation des populations autochtones dans les cultures dominantes. Au contraire, ces recommandations doivent servir la promotion et la sauvegarde des identités, des cultures et des savoirs traditionnels. Elles doivent appuyer la promotion d'une éduction bilingue et pluriculturelle.

La quatrième session de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones s'était ouverte le 16 mai dernier.