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La crise au Darfour illustre la nécessité d'un Fonds humanitaire d'urgence, estime Kofi Annan

La crise au Darfour illustre la nécessité d'un Fonds humanitaire d'urgence, estime Kofi Annan

L'appel répété aux contributions pour chaque crise humanitaire dans le monde occupe un temps précieux et ne permet parfois de récolter que 15% des fonds demandés, a rappelé aujourd'hui Kofi Annan. Il a estimé que le temps qu'il a fallu pour agir au Darfour démontrait la nécessité de créer un « fonds humanitaire de taille raisonnable », notamment pour agir dans les « crises oubliées », ainsi qu'il le propose dans son projet de réforme des Nations Unies.

Interrogé à l'issue de la conférence d'Addis-Abeba organisée pour soutenir l'extension de la Mission de l'Union africaine au Soudan, sur les raisons qui poussaient à prendre aujourd'hui des mesures alors que la crise au Soudan dure depuis trois ans, le Secrétaire général a rappelé qu'au départ le problème était lié à l'accès au Darfour (voir nos dépêches d'aujourd'hui sur l'ouverture et la clôture de la conférence ainsi que la tribune de Kofi Annan sur le Darfour).

« Mais depuis un an, nous disposons d'un accès et à présent nous avons 11 000 travailleurs humanitaires sur le terrain, qui apportent une assistance à deux millions de personnes ».

« C'est une des questions sur lesquelles j'ai proposé une réforme à l'Assemblée générale, afin que nous puissions nous organiser beaucoup plus rapidement », a expliqué Kofi Annan en référence aux réformes contenues dans son Rapport intitulé « Dans une liberté plus grande: vers le développement, la sécurité et les droits de l'homme pour tous ».

« Il faudrait instituer un fonds humanitaire de taille raisonnable, qui nous donnerait les moyens d'agir très rapidement au lieu d'en appeler aux dons et d'attendre les contributions », a-t-il souligné, rappelant que dans certains cas « nous sommes déjà chanceux si nous obtenons 15% des contributions demandées ».

Interrogé par ailleurs sur « l'internationalisation de la crise », le Secrétaire général a estimé qu'elle était due à l'attention aux atrocités commises au Soudan, qui a « frappé l'imagination du public, un peu comme pour le Tsunami ».

« Il y a d'autres crises, que nous appelons les « crises oubliées » ou les « crises orphelines », pour lesquelles nous ne parvenons pas à attirer la même attention.

Le Département de l'information de l'ONU a récemment publié une nouvelle liste pour 2005 des « Dix sujets dont le monde n'entend pas assez parler » qui a précisément pour objet d'attirer l'attention des médias internationaux sur les crises oubliées (voir notre dépêche du 3 mai 2005 et les dépêches publiées ultérieurement sur chaque question).

- Dossier Soudan du site de l'ONU