La crise au Darfour illustre la nécessité d'un Fonds humanitaire d'urgence, estime Kofi Annan
Interrogé à l'issue de la conférence d'Addis-Abeba organisée pour soutenir l'extension de la Mission de l'Union africaine au Soudan, sur les raisons qui poussaient à prendre aujourd'hui des mesures alors que la crise au Soudan dure depuis trois ans, le Secrétaire général a rappelé qu'au départ le problème était lié à l'accès au Darfour (voir nos dépêches d'aujourd'hui sur l'ouverture et la clôture de la conférence ainsi que la tribune de Kofi Annan sur le Darfour).
« Mais depuis un an, nous disposons d'un accès et à présent nous avons 11 000 travailleurs humanitaires sur le terrain, qui apportent une assistance à deux millions de personnes ».
« C'est une des questions sur lesquelles j'ai proposé une réforme à l'Assemblée générale, afin que nous puissions nous organiser beaucoup plus rapidement », a expliqué Kofi Annan en référence aux réformes contenues dans son Rapport intitulé « Dans une liberté plus grande: vers le développement, la sécurité et les droits de l'homme pour tous ».
« Il faudrait instituer un fonds humanitaire de taille raisonnable, qui nous donnerait les moyens d'agir très rapidement au lieu d'en appeler aux dons et d'attendre les contributions », a-t-il souligné, rappelant que dans certains cas « nous sommes déjà chanceux si nous obtenons 15% des contributions demandées ».
Interrogé par ailleurs sur « l'internationalisation de la crise », le Secrétaire général a estimé qu'elle était due à l'attention aux atrocités commises au Soudan, qui a « frappé l'imagination du public, un peu comme pour le Tsunami ».
« Il y a d'autres crises, que nous appelons les « crises oubliées » ou les « crises orphelines », pour lesquelles nous ne parvenons pas à attirer la même attention.
Le Département de l'information de l'ONU a récemment publié une nouvelle liste pour 2005 des « Dix sujets dont le monde n'entend pas assez parler » qui a précisément pour objet d'attirer l'attention des médias internationaux sur les crises oubliées (voir notre dépêche du 3 mai 2005 et les dépêches publiées ultérieurement sur chaque question).