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Conseil de sécurité : la moitié des conflits connaissent une reprise, selon la Vice-Secrétaire générale

Conseil de sécurité : la moitié des conflits connaissent une reprise, selon la Vice-Secrétaire générale

Louise Fréchette
Lors d'un débat public du Conseil de sécurité consacré à la consolidation de la paix après les conflits, la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Louise Fréchette, a souligné l'importance d'améliorer le soutien aux pays qui sortent d'un conflit alors que la moitié des guerres qui prennent fin connaissent une reprise. Elle a rappelé la proposition de Kofi Annan de créer Commission de consolidation de la paix, ainsi qu'un bureau d'appui à la consolidation de la paix pour y faire face.

« Près de la moitié de toutes les guerres qui prennent fin connaissent une reprise. Une Organisation comme la nôtre, créée pour préserver les générations futures du fléau de la guerre, se doit d'améliorer ce bilan », a déclaré aujourd'hui Louise Fréchette, Vice Secrétaire générale de l'ONU, lors d'une séance du Conseil de sécurité consacrée à la consolidation de la paix après les conflits.

Il convient de souligner, comme le Rapport sur les menaces, les défis et le changement du Groupe de personnalités de haut niveau l'a noté, « que la multiplication des efforts de médiation et des opérations de maintien de la paix et humanitaires qui a suivi la fin de la guerre froide a contribué à réduire le nombre des guerres dans le monde de 40% », a rappelé Louise Fréchette.

« De fait, un plus grand nombre de guerres a pris fin grâce à la médiation au cours des 14 dernières années par rapport aux deux siècles derniers. Ce sont là des succès majeurs », a-t-elle estimé.

Mais nos stratégies visant à mettre fin à la guerre doivent également s'attaquer au problème de la reprise des conflits. Nous devons veiller à ce que les accords de paix soient mis en œuvre de façon durable, a-t-elle souligné, mettant en avant quatre éléments essentiels.

« Premièrement, nous devons veiller à la consolidation des institutions et capacités nationales existantes, tant de l'État que de la société civile. La prise en main nationale constitue la base essentielle d'une paix et d'un développement durables », a déclaré Louise Fréchette.

Deuxièmement, « en particulier dans le cas de nos opérations sur le terrain, le système des Nations Unies doit fonctionner d'une façon cohérente », a-t-elle indiqué en référence au rôle élargi joué par le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social dans les situations d'après-conflit.

Troisièmement, les institutions financières internationales, les donateurs bilatéraux et les acteurs régionaux doivent tous prendre part aux efforts de consolidation de la paix des Nations Unies.

Quatrièmement, « tant les besoins immédiats que le relèvement à moyen terme nécessitent des ressources supplémentaires », a-t-elle souligné.

« Au commencement de l'après-conflit, les fonds nécessaires à la mise en place des institutions nationales, notamment les programmes relatifs à la primauté du droit, sont souvent insuffisants. Le financement aux fins du relèvement est imprévisible. Et après les deux ou trois premières années, alors même que les sociétés commencent à développer la capacité d'absorption des ressources financières et en tirent le meilleur parti, les fonds tendent à décroître ».

Qualifiant ces problèmes de financement « d'économies de bout de chandelle », Louise Fréchette a prévenu que « lorsque nous n'investissons pas suffisamment dans la consolidation de la paix, nous nous retrouvons à payer par la suite à un prix beaucoup plus élevé le renouvellement des efforts de maintien de la paix ».

Louise Fréchette a rappelé que, dans son Rapport intitulé « Dans une liberté plus grande: vers le développement, la sécurité et les droits de l'homme pour tous », le Secrétaire général a proposé la création d'une Commission de consolidation de la paix, ainsi que d'un bureau d'appui à la consolidation de la paix, pour contribuer à satisfaire ces besoins.

« La Commission comblerait un vide dans le dispositif des Nations Unies et se concentrerait sur la tâche essentielle que constitue la consolidation de la paix. Rapprocher les institutions financières internationales, les donateurs bilatéraux et les acteurs régionaux harmoniserait les activités de consolidation de la paix dans tout le système multilatéral », a-t-elle souligné.