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Colombie : quelque 1 100 nouveaux déplacés dans la province de Chocó

Colombie : quelque 1 100 nouveaux déplacés dans la province de Chocó

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Quelque 1 100 personnes ont fui à nouveau les combats entre différents groupes armés irréguliers et l'armée colombienne, dans la province de Chocó, au nord-ouest de la Colombie, alerte l'agence des Nations Unies pour les réfugiés qui craint une catastrophe humanitaire dans le pays. Au total, plus de deux millions de personnes ont été déplacées par le conflit armé au cours des deux dernières décennies.

Quelque 1 100 personnes, pour la plupart des Afro-colombiens, appartenant à sept communautés vivant le long de la rivière Buey, dans la province de Chocó, au nord-ouest de la Colombie, ont fui les combats entre différents groupes armés irréguliers et l'armée colombienne, pour se réfugier dans la ville de Quibdó, la capitale de la province, où les autorités municipales leur ont fourni une aide d'urgence, a annoncé Ron Redmond, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), lors d'un point de presse au Palais des Nations Unies à Genève.

« Face à l'urgence de la situation, le HCR va mettre en place une campagne d'enregistrement dès lundi ou mardi prochain, pour procurer aux personnes déplacées des documents d'identité avec lesquels ils pourront être inscrits sur les registres gouvernementaux de personnes déplacées et recevoir ainsi de l'aide », a indiqué Ron Redmond.

« Les personnes déplacées ont raconté au personnel de Quibdó qu'elles avaient fui les affrontements entre les groupes armés irréguliers et l'armée colombienne qui ont provoqué le déplacement de l'ensemble de la population des communautés afro-colombiennes de San José de Buey, La Vuelta, Curuchí, San Antonio de Buey, Aurobuey, Chibugá et Mansa », précise le porte-parole.

« Deux communautés indigènes demeurent encore le long de la rivière Buey mais il est à craindre qu'elles se joindront à l'exode si l'insécurité persiste dans la région ».

Le HCR et d'autres organisations humanitaires ont régulièrement alerté sur la profonde crise se déroulant dans la province de Chocó et ont demandé aux autorités colombiennes et à la communauté internationale d'intervenir pour prévenir une catastrophe humanitaire.

Quelque deux millions de personnes ont été déplacées par le conflit armé au cours des deux dernières décennies.

Les jeunes colombiens, déplacés par le conflit, sont particulièrement vulnérables à la violence qui règne dans les villes de la banlieue de Bogota et dans d'autres régions du pays, avait signalé l'agence des Nations Unies pour les réfugiés dans un communiqué publié le 17 mai dernier.

De plus en plus, les jeunes colombiens déplacés sont victimes de meurtres, d'exploitations et d'abus sexuels ou il sont enrôlés de force par des groupes armés (voir notre dépêche du 17 mai 2005).

Le 22 avril dernier, Ron Redmond s'était dit préoccupé par « l'impact grandissant des déplacements forcés et des violences dont sont victimes des peuples indigènes en Colombie » et par « l'augmentation des attaques à l'encontre de ces communautés et de leurs leaders ».

« On peut même craindre que, si cette tendance se confirme, quelques-uns des petits groupes les plus vulnérables, ainsi que leur culture, ne disparaissent, dans la mesure où ils sont dispersés et éloignés de leurs terres ancestrales – pour, peut-être, ne plus y revenir », avait-il ajouté (voir notre dépêche du 22 avril dernier).