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Guinée-Bissau : le Secrétaire général déplore les déclarations risquant de perturber les élections

Guinée-Bissau : le Secrétaire général déplore les déclarations risquant de perturber les élections

Un mois avant la date prévue de l'élection présidentielle en Guinée-Bissau, le Secrétaire général s'est déclaré, une nouvelle fois, « préoccupé » par les déclarations visant à perturber la transition en cours dans le pays et a lancé un appel aux dirigeants politiques pour qu'ils renoncent à toute action qui pourraient menacer les processus électoraux.

« Le Secrétaire général est profondément préoccupé par les déclarations qui semblent avoir pour intention de perturber le processus de transition en cours en Guinée-Bissau », dont l'objectif est de « restaurer la gouvernance constitutionnelle dans le pays par la tenue d'élections présidentielles le 19 juin 2005 », indique son porte-parole dans un message transmis hier.

« Le Secrétaire général lance un appel à toutes les composantes de la société bissau-guinéenne, en particulier à ses dirigeants politiques, pour qu'ils renoncent à toute action ou déclaration qui pourraient menacer les processus électoraux et de transition, pacifiques et ordonnés, ou par ailleurs exacerber les tensions dans le pays », ajoute le porte-parole.

Selon les informations parues dans la presse, Koumba Yala, ancien président de Guinée-Bissau, renversé par un coup d'état militaire en 2003, s'est auto-proclamé dimanche président, faisant craindre un retour du chaos dans l'ancienne colonie portugaise, un mois avant la date prévue pour l'élection présidentielle.

Hier, les militaires ont rejeté ces déclarations et, aujourd'hui, Martinho Dafa Cabe, ministre de la Défense, affirmait sur les ondes de la radio publique : « N'accordez pas d'importance à ce qu'il dit ».

Dans un précédent message transmis par son porte-parole le 13 avril dernier, le Secrétaire général s'était déjà inquiété de la montée des tensions en Guinée-Bissau.

« Ces élections sont une étape cruciale vers l'achèvement du processus de transition, rétablissant pleinement l'ordre constitutionnel et permettant un engagement renouvelé des partenaires au développement du pays », avait-il fait remarquer (voir notre dépêche du 13 avril 2005).

Dans une déclaration présidentielle datée du 31 mars dernier, le Conseil de sécurité s'était également montré « préoccupé » face à l'évolution politique en Guinée-Bissau et, en particulier, face à la décision du « Partido da Renovação Social » de faire de l'ancien Président Koumba Yala son candidat à l'élection présidentielle.

Le Conseil avait alors exhorté tous les acteurs politiques à « manifester leur adhésion sans équivoque à un processus électoral pacifique aboutissant à des élections transparentes, libres et régulières, en s'abstenant de susciter ou d'attiser des hostilités ethniques ou religieuses de quelque nature que ce soit » (voir notre dépêche du 31 mars 2005).

L'ex-Président Koumba Yala est soumis par la « Charte de transition » à l'interdiction formelle d'exercer toute activité politique pendant cinq ans, à compter du 14 septembre 2004.

Le 29 mars dernier, Ahmedou Ould-Abdallah, Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, avait appelé tous les Bissau-Guinéens à respecter la date des élections présidentielles fixées au 19 juin 2005 (voir notre dépêche du 29 mars 2005).

Dans son dernier rapport sur la situation dans le pays, le Secrétaire général avait estimé que « les prochaines élections présidentielles mettront officiellement un terme au processus de transition amorcé par la Charte de transition politique et marqueront le plein rétablissement de l'ordre constitutionnel ».