L'actualité mondiale Un regard humain

Journée africaine du paludisme : le fléau continue de tuer 3 000 enfants africains chaque jour

Journée africaine du paludisme : le fléau continue de tuer 3 000 enfants africains chaque jour

media:entermedia_image:a2984ecb-7cc5-4678-aa52-c018a301c553
Alors que le paludisme continue de tuer chaque année, en Afrique, un million d'enfants âgés de moins de cinq ans, le « Partenariat pour faire reculer le paludisme » se félicite, à l'occasion de la « Journée africaine du paludisme 2005 », des progrès réalisés grâce à des partenariats qui associent, à l'échelle mondiale, les pays durement touchés par la maladie, les donateurs, le secteur privé et les organisations non gouvernementales.

« Les partenariats gagnent du terrain dans la lutte contre le paludisme », annonce un communiqué du « Partenariat pour faire reculer le paludisme » [Roll Back Malaria Partnership en anglais], publié aujourd'hui et simultanément à Genève, Lusaka, Bruxelles, et Washington, à l'occasion de la « Journée africaine du paludisme 2005 ».

« A une époque où les fonds pour lutter contre le paludisme manquent cruellement, un kaléidoscope d'organisations, de gouvernements, d'entreprises et de célébrités en Afrique, en Europe, en Amérique et en Asie, unis sous la bannière 'Partenariat pour faire reculer la paludisme', ont fait des progrès sans précédent au cours de l'année passée », ajoute le communiqué.

« Travailler avec des partenaires a permis à la Zambie de faire de grands pas dans la lutte contre le paludisme et a permis de dépasser notre objectif qui était d'apporter une protection aux enfants de moins de 5 ans », a déclaré Brian Chituwo, ministre de la santé de la Zambie.

Le paludisme tue chaque année, en Afrique, un million d'enfants âgés de moins de cinq ans. Au total, 3 000 enfants meurent chaque jour de cette maladie.

Pourtant, le paludisme pourrait être prévenu facilement en se protégeant contre les piqûres de moustiques et la maladie pourrait traitée efficacement grâce aux médicaments, rappelle le communiqué.

L'usage de moustiquaires « durables » imprégnées d'insecticide pourrait constituer une solution. Une moustiquaire « durable » est une moustiquaire prétraitée et prête à l'emploi, qui n'a pas besoin d'être de nouveau traitée pendant sa durée de vie normale de plusieurs années.

Le paludisme coûte aux pays africains plus de 12 milliards de dollars chaque année alors que la maîtrise de la maladie reviendrait à 2 milliards chaque année.

L'initiative « Faire reculer le paludisme » a été lancée en 1998 avec pour objectif de diminuer de moitié le paludisme dans le monde d'ici à 2010. Les partenaires fondateurs - le Programme de développement des Nations Unies (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale - ont convenu de mettre en commun leurs ressources et leur savoir-faire pour lutter ensemble contre le paludisme partout dans le monde.

Depuis le lancement de l'initiative, les dépenses effectuées à l'échelle mondiale contre le paludisme ont considérablement augmenté et des stratégies globales ont été mises en place dans une trentaine de pays africains de forte endémicité. D'importances ressources supplémentaires ont été fournies par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

L'initiative « Faire reculer le paludisme » a évolué pour devenir un partenariat à l'échelle mondiale qui associe les pays d'endémicité paludéenne, des donateurs bilatéraux et multilatéraux, le secteur privé et les organisations non gouvernementales.

Le partenariat a réussi à sensibiliser davantage la communauté internationale au problème du paludisme, à augmenter les ressources et à dégager un consensus sur les interventions à mener en priorité pour lutter contre la maladie.

Lors du premier Sommet pour la lutte contre le paludisme, à Abuja au Nigeria, le 25 avril 2000, 44 dirigeants africains avaient réaffirmé leur engagement à faire reculer le paludisme. A la suite du Sommet, le 25 avril a été déclaré « Journée africaine du paludisme ».

Une résolution de l'ONU adoptée peu après a fait des années 2000-2010 la « Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique », donnant ainsi au paludisme une importance particulière dans les Objectifs de développement pour le Millénaire (ODM), fixés par l'ONU lors de l'adoption de la Déclaration du Millénaire en 2000.

Dix-huit pays d'endémicité ont maintenant abaissé ou éliminé les taxes et barrières douanières sur les produits antipaludiques, notamment les moustiquaires et les insecticides, ce qui a permis de faciliter l'accès à ces produits essentiels.

Dans un communiqué publié aujourd'hui, l'UNICEF rappelle pour sa part que 90% des cas de paludisme touchent la population de l'Afrique sub-saharienne.