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La Convention contre la prolifération des armes légères entre en vigueur avec la ratification du 40ème Etat, la Zambie

La Convention contre la prolifération des armes légères entre en vigueur avec la ratification du 40ème Etat, la Zambie

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La ratification de la Zambie permet l'entrée en vigueur aujourd'hui d'une Convention des Nations Unies pour la lutte contre la prolifération des armes légères dont le trafic représente un marché de plusieurs milliards de dollars pour les trafiquants. Ces instruments, qui vont des armes de poing aux systèmes portables de missiles anti-aériens, font chaque année plus de victimes que les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki réunis.

L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a annoncé aujourd'hui l'entrée en vigueur du « Protocole contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée » après que la Zambie est devenu le 40ème pays à l'avoir ratifié, indique un communiqué publié aujourd'hui à Bangkok.

L'agence de l'ONU rappelle que le Protocole constitue une composante déterminante de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée en imposant aux Etats l'obligation de contrôler un des instruments les « plus meurtriers de notre époque, les armes légères ». Son texte définitif a été adopté par l'Assemblée générale dans une résolution du 8 juin 2001.

« Le monde est jonché des victimes des trafiquants d'armes légères », a déclaré Antonio Maria Costa, directeur de l'ONUDC, qui a rappelé que le commerce des armes légères s'élevait à plusieurs milliards de dollars et que près de 500.000 personnes étaient tuées chaque année par les armes légères, soit près d'une personne à la minute.

« Des Balkans à l'Afrique de l'Ouest, des Andes à l'Afghanistan, les insurgés sont armés par des trafiquants préoccupés par le profit plus que par des motivations politiques » a-t-il déclaré.

Selon l'ONUDC, les « pistolets, mitraillettes, grenades et systèmes de missiles antiaériens sont prohibés aux termes de cette Convention ».

« Les armes légères font infiniment plus de victimes que les autres types d'armes. Presque chaque année, le nombre de morts attribuables à ces armes dépasse largement celui des victimes des bombes atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki. De fait, au regard des carnages qu'elles provoquent, elles pourraient être assimilées à des 'armes de destruction massive' », déclarait le Secrétaire général dans son Rapport du Millénaire, dans lequel il déplorait que « contrairement à ce qui a été fait pour les armes chimiques, biologiques et nucléaires, aucun régime mondial de non-prolifération de ces armes » n'avait encore été mis en place.

« Le Protocole sur les armes légères fait partie d'un système plus large pour lutter contre le crime », rappelle encore l'agence de l'ONU qui précise qu'au cours des cinq dernières années, l'ONUDC a présidé à l'élaboration de cinq instruments importants de lutte contre la criminalité : la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée ainsi que ses trois Protocoles et la Convention contre la corruption.

A part cette dernière qui doit entrer en vigueur d'ici à la fin de 2005, les autres constituent déjà des mécanismes efficaces, estime Antonio Maria Costa, qui souligne que « les gouvernements sont maintenant sur la sellette, car c'est à eux de transformer les conventions en politiques et pratiques concrètes », notamment dans la perspective du lien constaté entre trafic de drogue, d'armes et le terrorisme.