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HCR : les femmes du Darfour terrifiées à l'idée de rentrer dans leur pays

HCR : les femmes du Darfour terrifiées à l'idée de rentrer dans leur pays

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La Haut Commissaire de l'agence de l'ONU pour les réfugiés, en visite au Tchad et au Soudan dans des camps de déplacés, a recueilli des témoignages de femmes du Darfour qui sont terrifiées à l'idée de rentrer dans leurs communautés et qui dénoncent la cruauté des milices Janjaouites qui tuent les maris, violent les femmes et volent les biens.

Les femmes du Darfour, chassées de leurs villages par les milices Janjaouites et déplacées au Tchad, ont déclaré à Wendy Chamberlin, Haut Commissaire pour les réfugiés par intérim, en visite au Tchad, qu'elles étaient terrifiées à l'idée de rentrer dans leur pays, indique un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) diffusé hier.

Une cinquantaine de femmes, déplacées dans le camp d'El Hamadya, l'un des quatre camps de Zalingi dans la province soudanaise du Darfour occidental, ont déclaré à la Haut Commissaire, en visite également au Soudan, que même à l'intérieur du camp, elles ne se sentaient pas en sécurité.

Les camps de Zalingi accueillent près de 63 000 personnes déplacées.

Les femmes ont raconté que lorsqu'elles recevaient des bâches en plastique et des tentes, des hommes armés s'introduisaient dans le camp, au milieu de la nuit, pour voler ces biens.

« Minuit, c'est l'heure à laquelle les troupes de l'Union africaine ne sont plus là », a expliqué Wendy Chamberlin dans le communiqué.

Les troupes de l'Union africaine qui sont réparties dans l'ensemble du Darfour – dont la taille est égale à celle de la France – pour assurer la sécurité des civils traumatisés par deux ans de conflit ne sont pas présentes en permanence dans les camps de personnes déplacées.

« Le HCR a réussi à obtenir de l'Union africaine l'envoi de soldats pour protéger les femmes du viol lorsqu'elles quittent le camp pour ramasser du bois de chauffage », indique le communiqué. Pourtant, ajoute le HCR, les femmes ont fait savoir à Wendy Chamberlin que leur principale inquiétude, en dehors du manque de nourriture et d'éducation pour leurs enfants, concerne la sécurité.

« Nous resterons dans les camps pendant 20 ans s'il le faut, jusqu'à ce que les troupes arabes soient désarmées », a juré l'une d'entre elles.

« Il y a des gens armés qui nous tuent, nous violent et nous volent nos biens. Ce sont les Janjaouites», a lancé une autre femme.

Près de la moitié des 50 femmes présentes ont raconté avoir perdu leur mari ou un membre masculin de leur famille dans les attaques des Janjaouites, indique le HCR.