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PNUE : des milliers de mégawatts d'énergie renouvelable « découverts » dans les pays en développement

PNUE : des milliers de mégawatts d'énergie renouvelable « découverts » dans les pays en développement

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L'agence de l'ONU pour l'environnement diffuse un projet qui fait oeuvre de pionnier, dont le but est de dresser la carte des ressources solaire et éolienne de 13 pays en développement. Des milliers de mégawatts d'énergie renouvelable potentielle ont ainsi été « découverts » en Afrique, en Asie, en Amérique latine et centrale.

« Les premières conclusions de l'étude seront présentées aujourd'hui, au cours d'une réunion internationale de scientifiques et de décideurs politiques organisée à Washington D.C. par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), l'agence coordinatrice du projet regroupant plus de 25 institutions du monde entier.

« Le projet d'une valeur de plusieurs millions de dollars, intitulé Solar and Wind Resource Assessment (Evaluation de ressources en énergie solaire et éolienne, ou SWERA) montre que le potentiel d'énergie générée par l'installation de panneaux solaires et d'éoliennes est bien plus élevé qu'on ne le supposait auparavant », indique un communiqué du PNUE.

« Dans plusieurs pays en voie de développement à travers le monde, nous avons réduit certaines incertitudes concernant l'importance et l'intensité des ressources énergétiques solaires et éoliennes », a déclaré Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du PNUE. « Ces pays ont besoin de services énergétiques bien plus développés pour combattre la pauvreté et alimenter leur développement durable. Le projet SWERA leurs offre l'assistance technique et réglementaire nécessaire pour saisir l'opportunité que leur présente l'énergie renouvelable », ajoute-t-il.

Depuis son lancement en 2001 et grâce à un soutien important du Fonds mondial pour l'environnement (FEM), le projet d'Evaluation des ressources en énergie solaire et éolienne, d'une valeur de 9,3 millions de dollars, a mis au point une gamme de nouveaux outils d'information pour stimuler le déploiement d'énergies renouvelables.

Parmi les outils développés figurent d'abord des cartes détaillées des ressources solaires et éoliennes. « Il est essentiel que les planificateurs, recherchant des solutions énergétiques plus propres utilisant des technologies d'énergies renouvelables, aient à leur disposition des informations fiables, exactes et accessibles sur les énergies solaire et éolienne ».

L'équipe chargée de l'Evaluation a analysé les ressources énergétiques solaires et éoliennes à l'aide de différentes données provenant de satellites aussi bien que d'instruments terrestres.

Leurs conclusions ont souvent été surprenantes. Au Nicaragua par exemple, les évaluations des ressources éoliennes entreprises dans le cadre du projet SWERA, ont découvert un potentiel bien supérieur au 200 mégawatts (MW) calculé dans les années 1980.

Les résultats ont conduit l'Assemblée nationale de Nicaragua à passer, en 2004, le Décret sur la Promotion de l'énergie éolienne au Nicaragua. Au titre de ce décret, l'électricité générée par le vent prend priorité sur toute autre option d'alimentation du réseau électrique. L'Agence du commerce et de développement des Etats-Unis et la Banque Interaméricaine de développement ont par la suite lancé des études de faisabilité de l'énergie éolienne au Nicaragua. Des projets d'investissement éolien sont en route : deux projets produiront 40 Mw, alors que deux autres licences d'exploration viennent également d'être accordées.

L'information sur les ressources solaires tirée du projet SWERA informe également de nombreuses initiatives de coopération; entre la Banque mondiale et le FEM par exemple, ou encore entre la Banque mondiale et la Banque de développement interaméricaine qui ensemble entreprennent de déployer six milles systèmes solaires de type PV dans le cadre de programmes d'électrification en zone rurale.

Au Guatemala, aucune estimation de la puissance éolienne n'existait avant la SWERA. Selon l'Evaluation, le pays renferme un potentiel énergétique de 7 000 mégawatts. Avec l'aide de SWERA, le ministère guatémaltèque de l'énergie a mis sur pied un Centre des énergies renouvelable et de l'investissement qui réalisera des études de validation et identifiera des sites pour le développement d'énergie éolienne.

Au Sri Lanka, l'Evaluation a décerné un potentiel d'énergie éolienne terrestre de plus de 26 000 Mw, l'équivalent de plus de dix fois la capacité électrique actuelle du pays.

Au Ghana, indique le PNUE, une évaluation initiale révèle qu'il existe, surtout au long de la frontière avec le Togo, un potentiel éolien de 2 000Mw. Un montant considérable, lorsque l'on considère que le continent africain, selon certains experts, aurait besoin de 40 000Mw d'électricité pour alimenter son industrialisation.

« SWERA a clairement démontré que les sommes modiques nécessaires pour appuyer des évaluations en énergie renouvelable peuvent considérablement modifier la façon dont les pays poursuivent leurs objectifs énergétiques », indique le communiqué de l'agence pour l'environnement.

A ce jour, le projet d'Evaluation des ressources en énergie solaire et éolienne (SWERA) a entrepris des études dans les pays suivants : le Bangladesh, le Brésil, la Chine, Cuba, El Salvador, l'Ethiopie, le Ghana, le Guatemala, le Honduras, le Kenya, le Népal, le Nicaragua et Sri Lanka.

Dans un communiqué paru aujourd'hui également, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) soulignait pour sa part le rôle que pouvait jouer dans les pays en développement une autre sorte d'énergie renouvelable : la biomasse et les produits dérivés de l'agriculture (voir notre dépêche d'aujourd'hui).