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R. D. du Congo : la MONUC salue la décision des milices rwandaises (FDLR) de désarmer

R. D. du Congo : la MONUC salue la décision des milices rwandaises (FDLR) de désarmer

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Le Secrétaire général et la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo ont salué la décision des milices d'opposition rwandaises (FDLR) actives dans l'Est de la RDC de désarmer et de condamner le génocide de 1994. La MONUC précise par ailleurs que la date butoir du désarmement en Ituri est le 1er avril et qu'après cette date les miliciens seront traités comme des « hors-la-loi ».

« Les leaders civils et militaires des groupes armés rwandais sur le territoire congolais (FDLR) viennent d'annoncer, dans un communiqué public, leur intention de cesser la lutte armée, de condamner le génocide de 1994, d'accepter de déposer leurs armes et d'entrer dans le programme de DDRRR (Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinstallation et Réintégration) mis en place » par l'ONU, indique un communiqué de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) publié aujourd'hui à Kinshasa.

« William Swing, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la République Démocratique du Congo et chef de la MONUC, se félicite de cette décision qui ouvre des perspectives nouvelles pour la résolution rapide et définitive du problème des groupes armés rwandais en République Démocratique du Congo (RDC), ainsi que pour un rétablissement éventuel de relations diplomatiques normales entre la RDC et le Rwanda ».

Dans un message publié aujourd'hui, le Secrétaire général a appelé « les Gouvernements de la République démocratique du Congo et du Rwanda à prendre les mesures nécessaires pour coopérer afin d'assurer le désarmement volontaire et le retour pacifique au Rwanda des combattants des FDLR se trouvant en RDC ».

Cette annonce faite par les FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda] intervient au lendemain d'une résolution du Conseil de sécurité qui demandait “au Gouvernement d'unité nationale et de transition d'établir avec la MONUC un concept conjoint d'opérations en vue du désarmement des combattants étrangers par les Forces armées de la République démocratique du Congo”.

Elle insistait également « sur le fait que la MONUC est autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires, dans la limite de ses capacités”, pour “dissuader toute tentative de recours à la force qui menacerait le processus politique, de la part de tout groupe armé, étranger ou congolais notamment les ex-FAR et Interahamwés” (voir notre dépêche du 30 mars 2005).

« A la lumière de cette déclaration des FDLR, la MONUC est disposée à travailler avec le Gouvernement de la RDC et avec les FDLR pour élaborer un calendrier et des modalités techniques plus détaillés des opérations de rapatriement », indique la Mission, qui « espère qu'un rapatriement d'envergure favorisera l'amélioration des relations entre les Gouvernements du Rwanda et de la RDC ».

La MONUC espère aussi « la possibilité d'une ouverture significative de l'accès humanitaire dans les zones où sont localisés les ex-combattants rwandais » et « une amélioration notable du contexte sécuritaire de l'organisation des élections en RDC ».

Enfin, la résolution du problème des groupes armés rwandais jusqu'ici présents sur le territoire congolais constituera le parachèvement du dernier volet de la mise en ouvre de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka de 1999.

Par ailleurs, dans un communiqué publié également aujourd'hui à Kinshasa la MONUC souligne que « les miliciens et les chefs de groupes armés doivent désarmer au plus tard demain sinon ils s'exposent à subir les conséquences de leur refus ».

« Après, il sera trop tard pour entrer dans ce processus et en bénéficier. Ceux qui auront refusé de déposer les armes avant la fin de la date butoir du 1er avril devront se préparer à subir les conséquences de leur refus», indique la MONUC.

Cette dernière « rappelle sa détermination à traiter ceux qui n'auront pas respecté ce délai comme des hors la loi ».

Comme l'a souligné le chef d'Etat-major de la MONUC, le général Jean-François Collot d'Escury: «Les hors la loi seront considérés comme des bandits et traités comme tels. Nous n'aurons pas d'états d'âme pour ceux qui se mettent délibérément hors de la loi.»

La MONUC entendait ainsi démentir les spéculations parues dans la presse sur une quelconque extension du processus de désarmement.