Haïti démarre ses opérations de démobilisation, premier pas vers la réconciliation nationale
Au cours d'une cérémonie solennelle qui marquait le début le début des opérations de démobilisation en Haïti, 325 membres de l'ancienne armée d'Haïti (FADH) – dont 280 anciens militaires du Cap Haïtien et 45 des régions avoisinantes - ont remis symboliquement dimanche 13 mars leurs armes aux autorités du pays, indique un communiqué publié dimanche à Port-au-Prince.
« C'est un premier pas vers la réconciliation nationale », a déclaré le Premier Ministre qui participait au lancement officiel du processus de démobilisation, soulignant que les membres des forces armées haïtiennes dissoutes étaient des citoyens de plein droit et qu'ils seraient traités comme tels.
De son coté, le chef des ex-militaires, le commandant Manot, a demandé « un cadre institutionnel pour la réintégration des ex-militaires », déclarant que « la décision de remettre les armes devait favoriser le retour de la paix ».
Juan Gabriel Valdés, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et Augusto Heleno Ribeiro Pereira, Commandant de la Force de la MINUSTAH, étaient également présents à la cérémonie.
De son côté, le chef de la MINUSTAH a souhaité que « ce premier pas serve d'exemple aux ex-militaires des autres régions du pays ». « Le programme de désarmement, de démobilisation et de Réintégration (DDR) de la MINUSTAH demeure ouvert à toute personne renonçant à la violence et souhaitant être réintégré dans la société», a ajouté Juan Gabriel Valdés.
Dans une déclaration présidentielle adoptée le 9 mars dernier, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait engagé le Gouvernement de transition à créer sans plus tarder la Commission nationale de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, et exhorté tous les groupes et personnes armés, y compris les anciens membres des forces armées, à participer pleinement à un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion complet et intégré.
Encourageant tous les acteurs politiques haïtiens à poursuivre un dialogue national ouvert et rappelant que le succès des élections dépendrait de la capacité du Gouvernement de transition à faire des progrès dans le domaine de la réconciliation nationale et la sécurité, les membres du Conseil de sécurité avaient également appelé tous les partis politiques et tous les électeurs haïtiens à participer au processus électoral.
Le Conseil avait par ailleurs confirmé qu'il se rendrait en mission dans le pays, probablement à la mi-avril (voir notre dépêche du 9 mars 2005).
Le Secrétaire général avait remis au Conseil le 9 mars également son dernier rapport, qui retrace la situation en Haïti depuis le 18 novembre 2004.