Les agences des Nations Unies célèbrent la Journée internationale de la femme

Trente ans après la première Conférence internationale sur les femmes qui s'était tenue à Mexico et alors que la Commission sur condition de la femme étudie la mise en œuvre du Programme d'action de Beijing, Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'homme a rendu hommage, dans un communiqué publié aujourd'hui à Genève, au mouvement international des droits de la femme.
« Le mouvement pour les droits de la femme a accompli des exploits extraordinaires et nous a tous poussé à envisager les droits de l'homme d'une manière plus large. Ce mouvement est un exemple excellent de voix diverses se regroupant et formant un pouvoir conjugué pour lutter contre la discrimination. Ce mouvement a renforcé les principes de base des droits fondamentaux comme l'universalité et l'indivisibilité », a déclaré Louise Arbour.
Malgré de grandes avancées, a-t-elle déploré, « les droits de la femme continuent d'être violés régulièrement dans tous les pays du monde ».
La Haut Commissaire a notamment rappelé que les femmes n'étaient pas également impliquées dans les processus de décision politique ou économique, que les violences contre les femmes étaient encore largement tolérées à la maison et dans les communautés, que le viol comme arme de guerre se pratiquait de plus en plus et que les femmes se voyaient souvent refuser l'égalité du droit à la propriété et à l'héritage.
Pour sa part, Noeleen Hayer, Directrice du Fonds des Nations Unies pour le développement de la Femme (UNIFEM), qui a donné une conférence de presse aujourd'hui au Siège de l'ONU à New York sur les gains réalisés durant la dernière décennie et les défis à venir, a rappelé que des progrès avaient été accomplis dans le monde entier, notamment sur le plan juridique.
Ainsi, 120 gouvernements ont adopté des politiques pour l'égalité des sexes et 170 pays ont signé la Convention sur l'élimination de toutes les discriminations à l'encontre des femme (CEDAW).
Mais si la Journée internationale de la femme est une « célébration », elle est avant tout, selon la directrice de l'UNIFEM, une journée de « réflexion » sur ce qui doit encore être fait.
Noeleen Hayer a notamment appelé à stopper la violence contre les femmes et à mettre fin aux violences contre les femmes comme une arme de guerre. Elle a également appelé à ce que les femmes soient présentes à toutes les tables de négociations pour la paix, qu'elles soient présentes partout où les décisions sont prises pour forger le futur des communautés et des sociétés (voir le communiqué de presse de Noeleen Hayer et sa conférence de presse vidéo).
De son côté, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a mis l'accent, dans un communiqué diffusé aujourd'hui à Genève, sur les problèmes qui touchent les filles et les femmes réfugiées.
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a lui voulu attirer l'attention, dans un communiqué diffusé aujourd'hui à Genève également, sur les femmes victimes du sida.
Dans un communiqué diffusé à l'ouverture de la Conférence internationale sur le droits des femmes qui se tient au Siège de l'ONU à New York du 28 février au 11 mars, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) avait exhorté la communauté internationale à faire cesser la violence sexuelle contre les filles et les femmes.
La Conférence, baptisée « Beijing + 10 », a pour objectif de dresser le bilan des engagements pris en faveur des femmes en 1995 à Beijing, notamment à travers la Déclaration et le Programme d'action de Beijing (voir nos dépêches du 1er mars 2005 et du 28 février 2005 et le communiqué de presse de la séance d'aujourd'hui à l'ONU).
Certaines ministres qui avaient participé la semaine dernière à cette conférence avaient mis l'accent sur l'impact du despotisme et de la guerre sur la vie quotidienne de milliers de femmes et d'enfants qui en ont payé un lourd tribut (voir notre dépêche du 4 mars 2005).
Louise Arbour avait invité la communauté internationale à envoyer au cours de cette conférence le message fort d'un engagement renouvelé en faveur de la promotion et de la protection des droits des femmes (voir notre dépêche du 4 mars 2005).