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Liban: Kofi Annan dans l'attente du calendrier de retrait des troupes syriennes

Liban: Kofi Annan dans l'attente du calendrier de retrait des troupes syriennes

Kofi Annan s'adresse à la presse
Le Secrétaire général a exprimé aujourd'hui l'espoir que les discussions de son Envoyé à Beyrouth et Damas, cette semaine, permettraient de déterminer plus clairement le calendrier de retrait des troupes syriennes du Liban.

« J'envoie Terje Roed-Larsen, mon Représentant spécial pour la mise en oeuvre de la résolution1559 (2004) dans la région cette semaine, afin qu'il puisse discuter avec les dirigeants libanais et syriens de sa pleine application », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général, à l'occasion d'un point avec la presse, au Siège de l'ONU, à New York.

Interrogé sur la déclaration du Président Bush qui insiste que la Syrie se retire du Liban d'ici au mois de mai, avant que ne se tiennent les élections et sur le communiqué conjoint publié par les dirigeants libanais et syrien, qui ne contient pas de calendrier, le Secrétaire général a précisé qu'il rendrait son rapport au Conseil de sécurité en avril, et « que l'on en saurait plus après les entretiens de Terje Roed-Larsen » (voir notre dépêche du 7 mars 2005).

Ce dernier se trouvait à Bruxelles aujourd'hui, afin de « discuter en détails de la pleine application de la résolution 1559 avec le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, Javier Solana », a informé la porte-parole du Secrétaire général, Marie Okabe, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York.

Le Comité pour la politique et la sécurité de l'Union européenne, auquel siègent des représentants permanents des 25 membres de l'Union, l'ont assuré du « total soutien de l'Union européenne dans cette difficile mission », a précisé le porte-parole.

Interrogé sur le « message » que lançait la manifestation organisée devant le bureau de l'ONU à Beyrouth par le Hezbollah pro-syrien, seule milice armée au Liban qui contrôle le sud du pays, le Secrétaire général a estimé « qu'il était normal que dans toute société soient présents des groupes ayant des vues différentes ».

« C'est un fait que nous devons accepter », a-t-il souligné, ajoutant « bien sûr, qu'il faut être conscient des forces en présence dans la société libanaise » et « qu'il faudrait en tenir compte dans la mise en oeuvre de la résolution ».

« Mais même le Hezbollah, si j'en crois les messages des bannières qu'ils utilisent, parlent de non-interférence des forces étrangères ou internationales, ce qui n'est pas tout à fait contraire à la résolution du Conseil de sécurité qui exige le retrait des troupes syriennes », a expliqué Kofi Annan.

La résolution 1559 (2004) « demande instamment à toutes les forces étrangères qui y sont encore de se retirer du Liban », « demande que toutes les milices libanaises et non libanaises soient dissoutes et désarmées » et « soutient l'extension du contrôle exercé par le Gouvernement libanais à l'ensemble du territoire du pays ».

Ces dispositions visent essentiellement la Syrie qui maintient encore 14.000 troupes sur le territoire du Liban depuis son intervention lors de la guerre civile, en 1976, après en avoir replié quelque 3.000 suite à l'adoption de la résolution 1559 (2004). Elles visent également le Hezbollah, déployé au Sud-Liban, dans lequel le Gouvernement libanais refuse de déployer son armée.

Répondant par ailleurs à une question sur le désarmement du Hezbollah, le Secrétaire général a précisé que cela ressortirait de la responsabilité du Gouvernement libanais.

Enfin, interrogé sur l'envoi d'une force internationale au Liban, le Secrétaire général a rappelé que l'ONU disposait de forces au Sud-Liban dans le cadre de la Force d'interposition de la FINUL, mais qu'elle avait un mandat différent, et que pour l'instant il n'en était pas question. En toute hypothèse, « cette décision reviendrait au Conseil de sécurité », a-t-il rappelé.

image• Retransmission de la conférence de presse de Kofi Annan[11 mins]