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Conseil de sécurité : l'Organisation pour la sécurité en Europe propose ses services à l'ONU

Conseil de sécurité : l'Organisation pour la sécurité en Europe propose ses services à l'ONU

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Bien qu'elle traverse une période de « transition » et qu'elle souffre encore de dissensions qui peuvent rappeler celles de la guerre froide, le Président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a proposé aujourd'hui au Conseil de sécurité ses services en matière de prévention des conflits dans le cadre de la coopération régionale avec l'ONU.

L'OSCE traverse « certainement une période de transition », a estimé aujourd'hui lors d'une séance du Conseil de sécurité le Président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Dimitri Rupel, qui est le ministre des Affaires étrangères de la Slovénie.

« L'OSCE n'a toujours pas de budget pour 2005 et aucun accord n'est en vue pour un nouveau barème des quotes-parts », a-t-il précisé, déplorant la réémergence de clivages est-ouest rappelant la guerre froide, à un moment où l'OSCE est censée célébrer le 30e anniversaire de l'Acte final d'Helsinki et le 15e anniversaire de la Charte de Paris, qui a défini une ligne pour une Europe unie et libre.

Parmi les critiques formulées par certains membres sur les travaux de l'OSCE, Dimitri Rupel a cité les activités d'observation des élections, l'absence d'accord sur le renouvellement du mandat de l'Opération de surveillance de la frontière en Géorgie, et l'absence de consensus entre les Ministres des affaires étrangères lors de deux dernières réunions du Conseil ministériel.

Plutôt qu'une crise, a estimé M. Rupel, cette période devrait être envisagée comme une occasion à saisir, dans la mesure où elle met à jour des problèmes qui couvaient depuis longtemps.

L'évolution de l'Union européenne, de l'OTAN et du Conseil de l'Europe reflète une Europe en transition, a-t-il dit, ajoutant que l'OSCE ne devait pas faire exception et que le débat actuel devrait permettre de la renforcer et non de l'enterrer.

L'OSCE, a-t-il proposé, peut prendre en charge une partie du fardeau de l'ONU dans sa région de compétence, conformément aux recommandations du Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement, concernant une coopération accrue entre les Nations Unies et les organisations régionales, particulièrement du fait de son expertise reconnue dans l'alerte précoce et la prévention des conflits.

Le Ministre a fait part de la compétence de l'OSCE dans la gestion du problème des minorités nationales, citant son action au Kosovo, où elle fait partie de la structure pilier de la MINUK, dans la région de Transniestrie dans la République de Moldova, dans la région d'Ossétie du Sud en Géorgie et dans le conflit du Haut-Karabakh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Dimitri Rupel a par ailleurs fait part des états de service avérés de l'OSCE dans le relèvement postconflit et le maintien de la paix. Il s'agit d'une organisation unique en son genre, a-t-il poursuivi, citant ses compétences en ce qui concerne les minorités nationales, la liberté de la presse, la démocratisation et les droits de l'homme.

Le Ministre a prévenu que l'Europe n'était pas encore tout à fait unie et libre et a estimé qu'il fallait rester vigilant pour s'assurer de l'irréversibilité des progrès de ces dernières années. Il a espéré, dans ce contexte, que l'actuel processus de réforme ferait prendre conscience aux États Membres de l'utilité de l'OSCE et les inciterait à déployer les ressources et la volonté politique nécessaires pour la rendre plus efficace.

image• Retransmission de la séance du Conseil de sécurité [60 mins]