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TNP : la prolifération nucléaire menace tous les Etats

TNP : la prolifération nucléaire menace tous les Etats

Kofi Annan
Alors que l'agence de l'ONU pour l'énergie atomique rappelle que la Corée du Nord continue de poser une menace à la région et appelle l'Iran à faire preuve de transparence, le Secrétaire général a rappelé, à l'occasion du 35ème anniversaire du Traité de non-prolifération nucléaire, que la menace nucléaire pesait sur tous les Etats du monde.

Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), « entré en vigueur il y aura 35 ans demain », a « défié les prédictions selon lesquelles l'arme nucléaire se trouverait aujourd'hui entre les mains de 15 à 50 Etats », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général dans une allocution à l'occasion des 35 ans du TNP, au Siège de l'ONU à New York.

« Avec 188 Etats parties, c'est le traité qui a reçu l'adhésion la plus universelle », et il continue de représenter la pierre angulaire de la sécurité mondiale », a estimé le Secrétaire général.

Kofi Annan a réitéré sa préoccupation quant aux menaces profondes à la crédibilité du système et prévenu que la Conférence d'examen du TNP, qui aura lieu en mai prochain, constituera un test de l'engagement des Etats envers les trois piliers du Traité : la non-prolifération, le désarmement et l'usage pacifique de la technologie nucléaire (voir notre dépêche du 23 février 2005).

« Il est impératif de reconnaître que la prolifération nucléaire ne menace pas certains Etats en particulier mais tous les Etats dans leur ensemble », a affirmé le Secrétaire général, estimant que « bien que le droit à l'usage pacifique de la technologie nucléaire doive être préservé, les Etats parties devraient exercer ce droit en conformité avec les obligations de non-prolifération ».

A cet égard, l'agence de l'ONU pour l'énergie atomique a appelé hier la Corée du Nord, dans une déclaration (en anglais) de son Conseil des gouverneurs, à reprendre les « négociations à 6 » dont elle s'est retirée en février dernier (voir notre dépêche du 10 février 2005), en annonçant qu'elle disposait d'armes nucléaires.

Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA a précisé que la question de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) continuait de « constituer une grave menace au régime de non-prolifération nucléaire ainsi qu'à la paix et à la stabilité en Asie du Nord-Est ».

La veille, dans un point avec la presse (en anglais) au siège de l'agence à Vienne, Mohamed El Baradei, le directeur de l'AIEA avait indiqué que les inspecteurs faisaient « de bon progrès » dans la vérification du programme nucléaire de l'Iran.

« Nous n'avons pas de nouvelles révélations quant au programme nucléaire iranien », mais « nous devons nous assurer que ce programme nous a été déclaré dans son entier », a-t-il déclaré, rappelant « qu'il s'agissait d'un cas spécial » puisqu'il avait été « clandestin pendant près de deux décennies ».

Appelant à une « pleine ouverture, transparence et coopération » de la part de l'Iran, le directeur de l'AIEA a souligné que plus la confiance était renforcée, plus les « Européens et l'Iran seront en mesure de se concentrer sur la future normalisation de leurs relations dans le domaine des relations économiques, des échanges, de la technologie et de la sécurité ».