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Conseil de sécurité : «les enfants attendent», affirme Olara Otunnu

Conseil de sécurité : «les enfants attendent», affirme Olara Otunnu

Intervention de Olara Otunnu au Conseil
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés a défendu aujourd'hui devant le Conseil de sécurité l'avènement d'une « ère nouvelle » dans la protection des enfants et appelé le Conseil à passer du travail normatif à l'exécution.

Le dernier rapport (S/2005/72) du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés « est le point culminant d'un processus de construction qui a pris plusieurs années », a déclaré aujourd'hui Olara Otunnu, Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, lors d'une séance publique du Conseil de sécurité consacrée à ce thème.

A l'occasion d'une conférence de presse tenue au Siège de l'ONU à l'occasion de la présentation de ce rapport (voir notre dépêche du 9 février 2005), Olara Otunnu s'était déjà fait l'avocat d'une nouvelle « ère de la mise en œuvre » que devait ouvrir le rapport, en présentant « les éléments d'un régime sérieux, formel et structuré pour assurer la protection des enfants qui sont brutalisés dans de nombreuses situations de conflit » (sur le rapport, (voir notre dépêche du 16 février 2005).

Aujourd'hui, le Représentant spécial a attiré l'attention du Conseil sur les trois éléments fondamentaux de ce processus, à savoir l'établissement systématique d'une liste des parties qui recrutent ou utilisent des enfants dans des situations de conflit armé, l'imposition de mesures concrètes et ciblées contre eux, et la création d'un mécanisme de surveillance et de communication de l'information.

Olara Otunnu a, en conséquence, invité le Conseil à créer un comité pour examiner et surveiller le respect des mesures concrètes et ciblées. Le Conseil devrait aussi demander aux parties inscrites sur la liste de préparer, dans les six mois, un plan d'action assorti d'un calendrier pour mettre fin aux violations graves. Le Conseil devrait enfin approuver le mécanisme de surveillance et de communication de l'information.

A cet égard, il a annoncé avoir reçu, hier, une lettre dans laquelle les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) du Sri Lanka expriment leur intention de dialoguer dans le cadre d'un tel mécanisme.

Citant par ailleurs les exemples de l'UNITA en Angola et du RUF en Sierra Leone, il a indiqué que, compte tenu de la nature actuelle et de la force des opinions publiques sur les belligérants, leur recherche de légitimité aux niveaux national et international, la création de la Cour pénale internationale et des tribunaux spéciaux ou encore la lutte contre le trafic illicite des armes légères et contre l'exploitation illégale des ressources naturelles, pouvaient être des instruments puissants pour influencer la conduite des parties aux différents conflits.

Pour le Conseil, a estimé Olara Otunnu, le temps est venu de passer du travail normatif à l'exécution. Aujourd'hui, a-t-il insisté, nous avons les moyens normatifs, judiciaires, institutionnels et politiques d'ouvrir l'ère de la mise en œuvre.

image• Retransmission de l'exposé d'Olara Otunnu et de la séance du Conseil de sécurité[3h15mins]

- Page spéciale du site de l’ONU consacrée aux enfants dans les conflits armés