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L'avenir de l'Afghanistan oscille entre espoir et danger, selon un rapport du PNUD

L'avenir de l'Afghanistan oscille entre espoir et danger, selon un rapport du PNUD

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Le tout premier Rapport sur le développement humain de l'Afghanistan établi par l'agence de l'ONU pour le développement (PNUD) montre que les progrès accomplis dans les domaines de l'économie et de l'éducation sont menacés par la pauvreté, les inégalités et l'instabilité et prévient qu'un Afghanistan en proie à l'insécurité restera une menace pour ses habitants comme pour la communauté internationale.

Le tout premier Rapport sur le développement humain de l'Afghanistan établi par l'agence de l'ONU pour le développement (PNUD) montre que les progrès accomplis dans les domaines de l'économie et de l'éducation sont menacés par la pauvreté, les inégalités et l'instabilité et prévient qu'un Afghanistan en proie à l'insécurité restera une menace pour ses habitants comme pour la communauté internationale.

Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) sur l'Afghanistan, « mis à mal par des années de guerre, l'Afghanistan (carte) a enregistré des progrès remarquables depuis l'effondrement du pouvoir taliban fin 2001 et l'on peut faire preuve d'un optimisme prudent pour l'avenir », indique un communiqué de l'agence publié le 21 février à Kaboul.

Mais, affirme le rapport du PNUD qui place le pays en 173e position sur les 178 répertoriés par l'indicateur du développement humain 2004, « cette fragile nation pourrait aisément replonger dans le chaos ».

« Il faut satisfaire les besoins humains fondamentaux et les revendications légitimes du peuple afghan - en matière d'emploi, de santé, d'éducation, de revenu, de dignité et de possibilités de participation - et contrôler étroitement l'aide internationale », souligne le Rapport, sinon l'Afghanistan sera « en proie à l'insécurité, une menace pour ses habitants comme pour la communauté internationale ».

« L'État, la population, le secteur privé et, surtout, la communauté internationale ont le devoir et la responsabilité d'apporter la sécurité humaine sous la forme de biens collectifs: égalité d'accès à l'éducation et aux soins de santé, moyens de subsistance, égalité sociologique entre les sexes et droits de la personne humaine, tout en assurant la sécurité traditionnelle et en éradiquant la violence », précise le rapport du PNUD.

Ce dernier préconise par ailleurs que « les stratégies de l'alliance internationale et celles de l'État afghan » répondent aux besoins du peuple afghan en termes de développement et de droits de l'homme, « indépendamment du sexe, de l'appartenance ethnique, de la religion ou de la situation géographique ».

« Les Afghans doivent être davantage consultés lors de l'élaboration des plans de développement de leur pays », propose-t-il en outre.

Selon le PNUD, le rapport national sur le développement humain intitulé « La sécurité à visage humain » (National Human Development Report: Security with a Human Face) marque un tournant dans l'histoire moderne du pays.

« C'est en effet la première fois que des observateurs objectifs ont été autorisés à collecter des données précises sur les conditions de vie quotidiennes des Afghans et à compiler des statistiques sur cette base », note le communiqué.

« Il dresse le portrait d'une nation qui, si elle n'est plus en guerre, est toujours en désaccord avec elle-même », indique le PNUD pour qui le rapport conclut, « sans détours », que la « sécurité humaine » et le « développement humain » sont plus efficaces que la force armée et la diplomatie pour résoudre les problèmes complexes de l'Afghanistan.

« L'immense vote de confiance que le gouvernement a reçu lors d'élections qui ont fait date doit tout d'abord encourager ce dernier à rendre des comptes à son peuple. La communauté internationale s'est engagée dans la lutte contre le terrorisme et la drogue en Afghanistan, mais la sécurité humaine ne peut être reléguée au deuxième plan, derrière la sécurité nationale et internationale qui préoccupe tant les autres pays », a déclaré pour sa part la rédactrice en chef du rapport, Shahrbanou Tadjbakhsh.

La rédaction du rapport a été supervisée par l'ancien Directeur des programmes du PNUD en Afghanistan, Ercan Murat.

Dans sa préface, le Président de l'Afghanistan, Hamid Karzaï note que le rapport « dresse un tableau pessimiste de la situation du développement humain après deux décennies de guerre et de destructions », remarquant la 173e position du pays sur les 178 répertoriés par l'indicateur du développement humain 2004 du PNUD.

Seuls quelques États d'Afrique subsaharienne se classent derrière l'Afghanistan. L'espérance de vie est de 44,5 ans, soit au moins 20 ans de moins que celle des pays voisins.

« Un Afghan sur deux fait partie de la catégorie des pauvres, et 20,4 % de la population rurale consomment moins de 2 070 kilocalories par jour » note le rapport qui met en lumière les taux de mortalité maternelle, 60 fois supérieurs à ceux des pays industrialisés et la mortalité d'un enfant sur cinq avant l'âge de cinq ans.

Dans le domaine de l'éducation, « l'Afghanistan est aujourd'hui doté du « pire système éducatif au monde » et affiche l'un des taux les plus faibles d'alphabétisation des adultes, à peine 28,7 % », indique le rapport

Enfin, « la situation sociale des Afghanes est l'une des plus mauvaises au monde », note le rapport, qui cite la persistance des mentalités traditionnelles qui continue de maintenir les femmes à l'arrière-plan.