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Dix mille hommes pour le Soudan, demande Jan Pronk

Dix mille hommes pour le Soudan, demande Jan Pronk

Jan Pronk
Présentant aujourd’hui, devant le Conseil de sécurité, le plan du Secrétaire général pour le déploiement d’une Mission de l’ONU au Soudan, le Représentant spécial a pressé le Conseil d’agir avec célérité pour le lancement d’une opération forte de près de 10.000 hommes, qui sera chargée tant du maintien de la paix que de l’édification des institutions et de la reconstruction des infrastructures.

« Le Soudan sera confronté au défi immense de procéder à sa reconstruction, 50 ans après son indépendance. Les Soudanais devront être aidés de l’extérieur et c’est ce à quoi ils s’attendent, et nous devrons répondre à cette attente », a déclaré aujourd’hui le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, Jan Pronk, qui présentait aujourd’hui, lors d’une séance du Conseil de sécurité, le dernier rapport du Secrétaire général, qui prépare la constitution d’une Mission complète pour le Soudan (voir notre dépêche du 3 février sur le rapport du 3 février et sur un récapitulatif des négociations de paix).

« La signature de l’Accord de paix global [signé à Nairobi le 9 janvier dernier] marque le début de la période pré-intérimaire de six mois. Elle doit être suivie d’une période intérimaire de six ans, à mi-chemin de laquelle se tiendront des élections nationales », a rappelé Jan Pronk, pressant le Conseil de sécurité d’agir avec célérité au regard de ce calendrier.

« A la fin de la période intérimaire de près de 6 ans et demi, la population du Sud-Soudan (carte) règlera la question du statut de la région lors d’un référendum dans lequel elle tranchera entre unité et sécession », a-t-il précisé, ajoutant que le Secrétaire général recommandait que la Mission reste six mois de plus afin « d’aider le Gouvernement à s’assurer de la mise en oeuvre du résultat du référendum ».

Jan Pronk a informé que certains détails de l’Accord global de paix devaient encore faire l’objet d’un accord qui sera finalisé par la nouvelle présidence du Soudan, formé après l’acceptation de la nouvelle Constitution en cours de rédaction.

« La présidence sera composée du Président Bashir et des Vice-Présidents Taha et Garang [ce dernier étant le chef des rebelles du Sud].

Présentant les grandes lignes de la Mission de l’ONU, dont les effectifs devraient s’élever à près de 10.000 membres, le Représentant spécial a remercié les pays qui avaient promis des contingents et précisé que l’ONU était prête à les déployer dès que serait signé l’Accord sur le statut des forces.

Jan Pronk a par ailleurs mis en garde sur le fait que « si des solutions n’étaient pas trouvées au conflits du Darfour et ailleurs au Soudan, toute opération de soutien à la paix limitée au Sud-Soudan, serait affectée par leurs conséquences ».

« Et comme nous l’avons dit à d’innombrables reprises, la paix au Soudan est indivisible », a-t-il rappelé, ajoutant que « la paix au Darfour était désormais un objectif clair pour 2005 ».

Le Représentant spécial a par ailleurs réitéré son avertissement quant aux risques de reprise des violences si l’on ne remédiait pas aux causes du conflit, au premier rang desquelles se situait la pauvreté.

« Ce n’est pas seulement la paix mais aussi le développement qui est indivisible », dans un pays « où un enfant sur quatre meurt avant l’âge de cinq ans », où il y a peu de chances de survie, et moins encore de chances de réaliser les aspirations de la population au-delà de l’accord de paix, a déclaré Jan Pronk.

image• Retransmission de l’exposé de Jan Pronk [14mins]

- Dossier Soudan du site de l'ONU